Al Gore commence mal sa campagne. Très mal. Lui qui voulait se faire passer pour le candidat des nouvelles technologies vient de faire, sur son nouveau site, deux gaffes rédhibitoires pour ceux qu’il voulait séduire.

La première bourde du vice-président a terriblement agacé les internautes qui ont des enfants. Le site AlGore2000 comportait une section baptisée "Juste pour les enfants" qui contenait un certain nombre de questions personnelles à l’attention des petits, sans que jamais l’autorisation parentale ne soit demandée. L’enfant était invité à décliner son nom, son adresse e-mail et ses codes ZIP. Autant de questions qui contreviennent à la récente loi américaine interdisant aux sites commerciaux d’utiliser de telles pratiques. L’erreur a été rectifiée, la rubrique ne demande plus à l’enfant que son prénom, lui propose de poser une question au candidat, et contient l’avertissement suivant : "avant de continuer, demande l’autorisation à tes parents", mais les internautes qui ont des enfants n’en demeurent pas moins outrés...

Enorme contresens

La deuxième bourde de Al Gore était encore plus grave car elle a énervé l’ensemble de la communauté en ligne. Voulant sans doute trop bien faire (trop branché, trop tendance), le candidat indiquait que son site était en "open source", en clair que le code source en était disponible. Contresens ! Terrible contresens ! se sont immédiatement exclamé les utilisateurs de Linux, habitués à utiliser des logiciels gratuits dont le code source est effectivement disponible. Très vite, les visiteurs du site Slashdot.org, haut lieu linuxien, se sont émus d’une telle erreur, ont rappelé que les termes de "code source disponible" ne pouvaient désigner qu’un logiciel et pas le contenu d’un site, et ont envoyé 300 e-mails de protestation. Piteux, les webmestres du site Gore ont expliqué que le terme "open source" signifiait que le souhait du vice-président était que le maximum de gens contribuent à améliorer le contenu du site.

Le mois dernier, Gore s’était déjà ridiculisé en déclarant qu’il était l’un des fondateurs d’Internet. Face au tollé provoqué, il avait dû faire machine arrière en expliquant qu’il avait voulu dire qu’il avait soutenu la politique technologique du gouvernement qui avait conduit à l’émergence d’Internet. Certes... N’est pas techno qui veut !