Record de promo politique en ligne : le site du maire de Montpellier, candidat aux municipales, a fermé 45 jours après son ouverture. Par peur du gendarme des campagnes électorales.
Même si Georges Frêche, maire de Montpellier n’est pas réélu lors des élections municipales de mars 2001, il aura quand même battu un record. Celui de la plus courte campagne de promotion sur Internet. Mis en ligne le 15 octobre, le site du candidat socialiste s’est éteint le 30 novembre. Ce mois et demi d’existence se solde aujourd’hui par un message sans appel : "Pour se conformer aux dispositions de la loi électorale, le site n’est plus accessible. Merci de votre compréhension et de votre fidélité."
Un site internet n’est pas un numéro vert
Si le maire est toujours dans la course à l’élection, le comité de campagne du candidat a préféré jouer la prudence concernant son site. En effet, selon le code électoral, cause de soucis pour la plupart des élus en campagne, tout procédé de communication publicitaire, hors l’affichage légal de la "propagande" électorale, est interdit trois mois avant les élections. Le site du maire a donc scrupuleusement respecté la loi. Pourtant, celle-ci ne fixe aucune directive particulière pour l’utilisation des sites internet en temps de campagne électorale. Autre risque évité : l’hébergement gracieux du site de Georges Frêche pouvait être assimilé à un avantage en nature. Cette règle de prudence n’est pas appliquée par tous les candidats. Depuis le jeudi 14 décembre, Jean-Marc Ayrault, le maire de Nantes, est présent sur la Toile. Thierry Viollant, qui a suivi le développement du site pour le comité de campagne de l’élu, ne voit pas ce qui pourrait s’opposer à sa mise en ligne. "Selon la commission des comptes de campagne, un site internet n’est pas assimilable à un numéro vert, interdit trois mois avant les élections. Mais dans quelle mesure est-il interdit de communiquer à propos d’un site dans le cadre de ce délai légal ?" Qui a raison : Frêche ou Ayrault ? Aucun des deux, en tout cas, n’a choisi une décision qui s’imposait à lui. Car la loi, elle, n’a pas encore tranché le débat.