Le fabricant américain de matériel informatique se retire d’Europe. En France, ses magasins pourraient fermer à la fin du mois.
Le 10 septembre, Gateway avait confirmé son retrait d’Europe dans le cadre d’une restructuration globale de l’entreprise. Les conditions du retrait avaient déjà été négociées avec les salariés irlandais et anglais, soit un peu plus de mille personnes, la fermeture des boutiques Gateway au Royaume Uni devant intervenir le 31 décembre. Mais une incertitude planait encore sur la France, où le groupe emploie 38 personnes, réparties entre quatre magasins détenus en propre par la société, ainsi qu’un service de vente aux "grands comptes". Et l’équipe de direction se fait discrète.
Pourtant, "la fermeture des boutiques françaises est d’ores et déjà prévue pour la fin du mois", affirme un salarié. Une première version du plan social a été présentée aux salariés, jugée "convenable, mais sans plus". Financièrement, la proposition dépasserait le niveau minimum prévu par la convention collective de la branche et un partenariat avec un bureau de reclassement prévoierait au moins deux offres d’emploi par personne dans un délai de six mois. "Les négociations restent ouvertes car, compte tenu des efforts que nous avons consentis ces deux dernières années, nous aimerions obtenir un peu plus", annonce un employé. Le climat social semble néanmoins serein.
Les ventes indirectes, via de grandes surfaces comme la Fnac, Surcouf ou encore Darty, ont également pris fin, ces distributeurs finissant juste d’écouler leurs stocks.
En retard sur le marché
Gateway est victime d’une conjoncture déplorable, les ventes de PC ayant enregistré un coup d’arrêt brutal aux ...tats-Unis et en Europe au cours de l’année 2001. En Europe, de surcroît, Gateway doit faire face à une concurrence acharnée sur les prix, de la part de son homologue Dell. Enfin, Gateway paie une mauvaise maîtrise de ses coûts et des erreurs de stratégie. Au niveau mondial, depuis 1996, les dépenses d’exploitation ont progressé plus vite que le chiffre d’affaires, signe d’une dégradation des marges. En Europe, Gateway avait choisi de gérer la plus grande partie de sa politique commerciale et marketing depuis son siège de Dublin. "Nous étions souvent en retard, en décalage par rapport au marché", critique un salarié. Ironie du sort, un directeur marketing pour la France était récemment venu renforcer l’équipe. S’appuyant sur une étude de marché, il avait préparé une campagne de publicité qui devait démarrer à la fin de ce mois. Un baroud d’honneur qui n’aura finalement pas lieu, et pour cause.