L’éventuel accord entre l’opérateur télécom espagnol Telefónica et son homologue hollandais KPN n’est pas du goût du gouvernement espagnol, ni des principaux actionnaires de Telefónica.
"Il n’y aura pas de fusion Telefónica-KPN tant que l’...tat hollandais possèdera 43 % de KPN." C’est clair, le ministre espagnol de l’...conomie, Rodrigo Rato, ne veut pas entendre parler d’un rapprochement entre les opérateurs téléphoniques espagnol et néerlandais. "À quoi bon avoir privatisé Telefónica en 1997 si l’entreprise passe sous le contrôle d’un autre ...tat ?", justifie-t-il.
Révélé le 1er mai, le projet de fusion - donnant naissance au quatrième groupe de télécommunications en Europe - attribuait 60 % du capital à Telefónica et 40 % à KPN. L’...tat hollandais aurait ainsi contrôlé près de 15 % de la nouvelle société. Mais le gouvernement espagnol peut en toute légalité empêcher l’opération. Il dispose d’une "action préférentielle" (acción de oro), qui lui permet de bloquer des décisions "portant atteinte aux intérêts nationaux".
Bon accueil boursier
Il y a de toute façon peu de chances qu’on en arrive là. Les deux principaux actionnaires de Telefónica (les banques BBVA et La Caixa) ont annoncé hier, lors d’un conseil d’administration convoqué d’urgence, qu’elles s’opposaient, elles aussi, à un tel accord. C’est la seule information qui a filtré après plus de six heures de réunion.
L’annonce d’une possible fusion entre KPN et Telefónica a pourtant été très bien accueillie sur les marchés boursiers : mardi 2 mai, le titre de l’opérateur espagnol a enregistré une hausse de 9,23 % à Madrid.
Un nouveau conseil d’administration doit se réunir aujourd’hui, alors que, selon la presse néerlandaise, le gouvernement des Pays-Bas s’est dit prêt à vendre ses actions KPN. Les actionnaires majoritaires de Telefónica semblent pencher pour une alliance sectorielle, portant sur les activités de téléphonie mobile des deux groupes. D’autres réunions seront sûrement nécessaires pour mettre tout le monde sur la même ligne.