La justice américaine enquête sur la compétition entre MusicNet et Pressplay, les deux futurs géants de la musique en ligne. Deux membres du Congrès ont déposé un projet de loi sur les licences.
Deux mastodontes se font face : d’un côté Pressplay, la structure de Sony et Vivendi Universal utilisant la technologie Microsoft. De l’autre MusicNet, qui regroupe AOL Time Warner, EMI et Bertelsmann, avec la technologie de RealNetworks. L’affrontement pourrait tourner court. ...chaudés par l’entente entre Vivendi et Warner sur les enregistrements des trois ténors lors de la Coupe du monde de football 1998, nombreux sont ceux qui craignent que le duel des géants ne frappe surtout le consommateur. Cette fois-ci la justice américaine décide de s’en mêler avant que les choses ne se gâtent.
Une enquête de routine ?
Inquiet d’une possible entente entre les deux géants, le département de la Justice a ouvert une enquête préliminaire sur les problèmes éventuels de concurrence. Si ces enquêtes sont relativement fréquentes aux ...tats-Unis, selon un avocat cité par le Wall Street Journal, le quotidien américain indique que l’enquête va concerner aussi le respect des droits d’auteur et la gestion des licences musicales par les deux structures qui doivent être lancées à l’automne. Soucieux d’éviter de nouveaux marathons judiciaires de type Napster, le département de la justice préfère définir avant coup l’équilibre entre droits d’auteur et protection de la vie privée de l’internaute.
Licences or not licences ?
La question des licences est d’ailleurs au cœur du projet de loi déposé conjointement par Rick Boucher, représentant démocrate de la Virginie, et Chris Cannon, représentant républicain de l’Utah. Les deux membres du Congrès entendent obliger les majors à autoriser la vente de leurs morceaux par leurs concurrents. Pressplay pourrait diffuser de la musique produite par Time Warner et vice-versa. Et surtout, d’autres intervenants pourraient s’immiscer dans le ballet à deux, ce qui n’est pas du tout du goût des principales majors qui ont investi beaucoup pour contrôler la chaîne de la production à la consommation. Le projet de loi n’est de toute façon pas susceptible de devenir réalité dans un avenir proche. Les deux représentants, qui se sont exprimés vendredi 3 août, entendent surtout "mettre la pression sur les majors pour permettre la compétition". On n’en attend pas moins de ces chantres de la libre concurrence que sont Microsoft, Vivendi Universal and co.