Ian Clarke, 22 ans, étudiait l’informatique à l’université d’Edinburgh en ...cosse lorsqu’il a choisi de s’intéresser aux systèmes de distribution de l’information. Freenet, son projet de fin d’étude, est devenu un véritable phénomène social. Désormais entouré de toute une communauté de développeurs bénévoles, Ian Clarke en est toujours le principal promoteur et porte-parole.
Ian Clarke
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)transfert : Pensez-vous que Napster pourra survivre à Freenet ?

Je pense qu’à terme, Freenet remplacera Napster, surtout si leurs déboires judiciaires se terminent mal. Toutefois, Freenet n’est pas encore un produit destiné au grand public.
Quelles améliorations espérez-vous y apporter ?

Freenet n’est pas terminé, mais nous espérons améliorer ses capacités de recherche "floue". Plus précisément les recherches aléatoires : vous ne savez pas exactement ce que vous cherchez et vous n’avez que des indices. [ndr : on ne peut pas encore faire de recherche par mot-clef sur Freenet, on doit demander le nom exact du fichier]. Nous souhaitons également rendre possible la mise à jour des informations par leurs auteurs sans que cela permette une censure. Pour l’instant, on ne peut pas supprimer de fichier sur le réseau Freenet : seuls les fichiers inutilisés depuis longtemps sont automatiquement éliminés. Enfin, nous espérons évidemment rendre le système plus simple à utiliser.
Qu’est-ce qui distingue Gnutella et Freenet ?

Il y a de grandes différences. D’abord, Freenet apporte aux fournisseurs et aux utilisateurs de l’information un total anonymat. Gnutella ne s’y essaie même pas et n’est donc pas spécialement apte à protéger la liberté de l’information. De plus avec Freenet, la méthode de distribution de l’information est beaucoup plus efficace qu’avec Gnutella (elle est même plus efficace que celle du web). A chaque fois qu’elle est demandée par un utilisateur, l’information est dupliquée et rapprochée de la source de la demande.
Avez-vous une idée du nombre d’utilisateurs de Freenet à travers le monde ?
Il est impossible de répondre avec certitude à cette question, mais nous avons enregistré 40 000 téléchargements de notre logiciel, ce qui nous donne une estimation des utilisateurs potentiels.
Savez-vous quels genres de mesures peuvent être prise par les SACEM du monde entier pour contrer l’utilisation de logiciels comme Gnutella ou Freenet ? Sera-t-il possible à un fournisseur d’accès d’interdire l’accès à Freenet ?
Il serait facile de s’en prendre aux utilisateurs de Gnutella puisque ce dernier ne fournit aucun anonymat. En revanche, il serait virtuellement impossible à la SACEM de s’en prendre à Freenet. Pour en bloquer l’accès, un fournisseur devrait bloquer tout le trafic crypté, ce qui rendrait l’e-commerce impossible. Et même dans ce cas, nous aurions les moyens de contourner le problème.
Le site personnel de Ian Clarke:
http://www.sanity.uklinux.net/