Yazam, propriétaire de la marque First Tuesday, fait face à des difficultés financières. Alors que la presse britannique évoque déjà la revente de la marque, interview de Delphine Eyraud, fondatrice de First Tuesday France.
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Les turbulences rencontrées par l’incubateur israélien Yazam ne passent pas inaperçues outre-Manche. La société, qui a racheté la marque First Tuesday en juillet 2000 , pourrait être amenée à s’en séparer afin de résoudre ses difficultés financières. Créées à Londres en octobre 1998, ces rencontres entre dirigeants de start-ups et investisseurs sont aujourd’hui organisées dans plus de 100 villes à travers le monde. Et des First Tuesday à vendre dans un contexte de nouvelle économie à bout de souffle, ça fait les gorges chaudes de la presse anglaise. Au coeur des négociations, Delphine Eyraud, fondatrice des First Tuesday Paris, donne sa version des faits.
Selon la presse britannique, Yazam prévoit de se retirer du marché européen et de mettre en vente les First Tuesday pour 20,5 millions de francs. Quelles décisions ont été prises par le comité exécutif de Yazam, le 15 janvier ?
Le chiffre est purement spéculatif. Le directeur européen de Yazam a effectivement quitté la société, mais aucune décision définitive n’a encore été prise, notamment au sujet de First Tuesday. Les actionnaires de Yazam continuent d’évaluer les différentes options possibles. Dans tous les cas, il est difficile de vendre la marque First Tuesday sans l’accord du réseau, car c’est avant tout une fédération de plus de 100 villes où chaque business local est autonome et autofinancé.
First Tuesday a tout de même été racheté l’été dernier par Yazam. Il est donc vendable ?
C’est un deal qui s’est fait très rapidement, en quelques jours. Avec cette acquisition, Yazam souhaitait s’appuyer sur la collaboration du réseau et exploiter les synergies potentielles entre sa structure et First Tuesday. Or, il n’a pas réussi à les mettre en place. Un nouvel acquéreur rencontrerait les mêmes difficultés.
Quelle serait la meilleure conclusion à cette affaire ?
Ce serait que le réseau récupère la marque qu’il a créée, car celle-ci repose sur l’implication du réseau. Quatre de ses représentants - dont je fais partie - sont d’ailleurs en négociation avec Yazam sur ce sujet, pour le compte de tout le réseau. La meilleure chose pour les actionnaires de Yazam serait de nous rendre la propriété de la marque First Tuesday.
Pourquoi Yazam vous ferait-il cadeau des 50 millions de dollars (environ 350 millions de francs) qu’il a investis ?
Yazam n’a pas investi 50 millions de dollars lors du rachat. L’essentiel de l’accord s’est conclu par échange d’actions et non en cash. Le réseau First Tuesday peut offrir d’autres choses aux actionnaires de Yazam que du cash. Par exemple de la visibilité dans plus de 100 villes dans le monde.