L’épidémie de fièvre aphteuse met en lumière le rôle des organismes de veille sanitaire qui, grâce à Internet, font circuler plus vite l’information et répondent aux interrogations du public.
Mal connue du grand public, difficilement maîtrisée par les spécialistes, l’épidémie de fièvre aphteuse qui touche les ovins et bovins européens a déjà de terribles conséquences économiques. Pour informer les spécialistes, les agriculteurs et le grand public, il existe un observatoire de la santé animale mondiale : l’OIE (Office international des épizooties), une structure intergouvernementale qui réunit 157 pays à travers le monde. Son rôle est essentiel en matière de sécurité sanitaire, et sa réactivité est désormais renforcée grâce à Internet. L’OIE alerte les services vétérinaires des ...tats membres dès qu’un foyer de maladies animales contagieuses est détecté dans le monde. Les "pays infectés" doivent en faire la déclaration dans les 24 heures au bureau central de l’OIE, à Paris. Sur son site, l’Office international des épizooties met en ligne les extraits d’alertes reçus concernant les maladies les plus contagieuses (Liste A).
Alertes par e-mail
"En 1989, lorsque je suis arrivé à l’OIE, le télex régnait en maître en tant que moyen de diffusion des alertes. Désormais la plupart des pays nous transmettent leur rapport d’urgence par le biais de messageries électroniques", souligne le docteur Thierry Chillaud, chef du service d’information et des échanges internationaux à l’OIE. Une fois les alertes reçues, le bureau central de l’OIE valide l’information et la diffuse, par messagerie électronique, aux services vétérinaires du monde entier. Et aux organismes internationaux concernés : la FAO (Food and Agriculture Organization) ou l’OMS (Organisation mondiale de la santé), par exemple. "Le développement d’Internet a été pour nous un progrès considérable", explique Thierry Chillaud. La Toile n’est cependant pas une panacée : "Une trentaine de représentants de pays membres de l’OIE sur 157 membres n’ont toujours pas de connexion à Internet." Le site de l’OIE rassemble également des bases de données contenant des fiches sur les maladies animales ou la liste des pays touchés par tel ou tel virus. L’OIE se charge également d’élaborer des normes sur les échanges internationaux "destinées à éviter le risque de diffusion des maladies transmissibles aux animaux et à l’homme". "Nous avons créé un site dédié à la sécurité alimentaire sur lequel nous publions les rapports des commissions spécialisées qui travaillent sur le sujet. Les membres de l’OIE nous renvoient leurs commentaires via Internet", se félicite Thierry Chillaud. Auparavant ces échanges s’effectuaient par voie postale...
Les éleveurs anglais s’organisent
En France, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a mis en ligne un court article qui explique la nature de la fièvre aphteuse, ainsi que les circonstances "économiques" qui ont abouti, en 1992, à l’arrêt de la vaccination dans l’Union européenne... Mais les informations fraîches sont rares, contrairement à la Grande-Bretagne, où les agriculteurs se sont organisés. Au fil des pages du site du National Farmers Union, le puissant syndicat agricole anglais, les références à l’épizootie de fièvre aphteuse sévissant en Angleterre sont omniprésentes. Le NFU publie en ligne un guide d’information très complet sur la fièvre aphteuse à destination des éleveurs anglais. Avec ce préambule : "La fièvre aphteuse est l’une des maladies les plus contagieuses." Vient ensuite l’énumération des signes cliniques de la maladie (lésions/plaies à la bouche et au nez, baisse de la production de lait, élévation de la température, etc.). Puis des informations concernant la propagation de la fièvre aphteuse - "Toute personne qui a approché des animaux infectés peut propager la maladie" - ou les mesures de précaution à prendre pour empêcher la propagation de l’épizootie. "Aucun animal, véhicule, aliment, lait, etc., ne doivent être déplacés des lieux suspectés et si possible personne ne doit sortir", rappelle la NFU. Pour le moment, ses homologues français (FNSEA, Confédération paysanne) n’ont pas suivi l’exemple.
Capture d'écran du site de l’OIE (Office international des épizooties)DR |
Un article scientifique récent et validé par l’Institut national de la recherches agronomique passant en revue les connaissances actuelles sur la fièvre aphteuse (en anglais):
http://www.edpsciences.com/articles...
Office internationale des épizooties:
http://www.oie.int
L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa):
http://www.afssa.fr/