Le logiciel MojoNation offre une alternative aux fans de Napster. Il les transforme au passage en cyber-marchands, dotés d’une monnaie virtuelle.
"Entre Napster et eBay", c’est ainsi que le PDG d’Autonomous Zone Industries, une société basée aux îles Caïman, définit MojoNation, le logiciel qu’il a développé. Ce nouveau software est d’abord un logiciel libre pour le partage de fichiers audio. En cela, il s’apparente à d’autres systèmes distribués. Napster, bien sûr, mais surtout Freenet, qui fonctionne sans serveur centralisé. Ce détail rend Freenet à peu près indestructible : qu’un juge intime l’ordre de fermer le service ne suffit pas à le neutraliser. Il faudrait, pour le détruire entièrement, aller chercher dans les ordinateurs de milliers d’utilisateurs... dont l’anonymat a été conservé.
Clients payés en mojos
Mais MojoNation est aussi un circuit commercial "peer to peer" (lire Après le bitoubi, le bitouci, voici le pitoupi !), du type "je te vends mon fichier, tu me vends le tien". Les utilisateurs qui choisissent de faire office de serveurs, en stockant des fichiers sur leur disque dur et en dédiant de la bande passante, peuvent aussi tarifer les téléchargements. Leurs clients les paieront en mojos, une devise numérique "distribuée" - elle n’existe que sur le Réseau, et n’est pas créée par une institution unique, mais par les utilisateurs.
MojoNation est également paré d’un moteur de recherche afin que les internautes se repèrent dans le maquis des fichiers éparpillés sur les multiples serveurs. Un futur navigateur pour le commerce électronique distribué ?
Pour l’instant, nul ne peut dire si MojoNation attirera plus de monde que, par exemple, Gnutella. La version bêta a été dévoilée au salon des hackers de Las Vegas, le week-end dernier. Pour qu’une économie du partage de fichiers naisse, il faudra sans doute attendre pas mal de développements logiciels...
MojoNation:
http://www.mojonation.net/
http://www.wirednews.com/news/print/0,1294,37892,00.html
http://www.wirednews.com/news/print...