Une loi autorise les prélèvements sur tous les suspects et, a fortiori, sur tous les inculpés.
La loi sur l’ADN, entrée en vigueur le 1er janvier dernier, autorise la police de Tasmanie, une île d’un demi-million d’habitants au sud de l’Australie, à effectuer un prélèvement ADN sur tout suspect et, a fortiori, sur toute personne inculpée. La loi ne prévoit pas d’effectuer de prélèvement ADN auprès de toute la population, mais un porte-parole du gouvernement vient de préciser que rien ne l’empêchait, pour peu qu’il y ait des volontaires. Un sondage révèle en effet que 77 % des Tasmaniens seraient favorables à un prélèvement massif d’ADN si cela permettait de lutter contre la criminalité. Cette idée a surgi après le viol d’une femme de 91 ans, plusieurs centaines de Tasmaniens, dont le violeur, s’étant derechef fait tester. Dans le même temps, la majeure partie des sondés sont opposés aux prélèvements ADN à des fins médicales, de peur que leurs patrons, ou assureurs, n’en fassent un mauvais usage... Ce à quoi un représentant du Conseil des libertés civiles répond en qualifiant ses concitoyens de naïfs, la police pouvant elle aussi détourner ce genre de données.
Bavure en Angleterre
En Angleterre, le fichage ADN de tout suspect, avec une base de données qui comporte déjà un million d’entrées, vient de connaître sa première erreur judiciaire. Le vrai-faux coupable, dont le prélèvement correspondait bien à l’empreinte trouvée sur le lieu du crime, avait un alibi, clamait son innocence, vivait à 200 km de l’endroit du vol qu’on lui imputait et ne pouvait pas se déplacer pour cause de maladie de Parkinson. Qu’importe, il fut condamné, du fait de l’infaillibilité supposée de la preuve. Avant d’être finalement relâché quelques mois plus tard, sans un mot d’excuse, la police anglaise cherchant à étouffer l’affaire...
L’article du
Mercury:
http://themercury.com.au/common/sto...
Bug Brother, "L’ADN au service des atteintes aux droits de l’homme":
http://www.bugbrother.com/archives/...