Selon la Food and Drug Administration, la présence d’un label indiquant la présence d’OGM dans les produits alimentaires commercialisés n’est pas obligatoire.
Indiquer la présence d’OGM dans les produits alimentaires américains à l’aide d’un label obligatoire apposé sur les emballages ? Il n’en est pas question. Tel est l’avis de la Food and Drug Administration (FDA), qui répondait ainsi, jeudi dernier, à une demande émanant d’associations de consommateurs et de défense de l’environnement. De toute façon, selon Gene Grabowski, porte-parole de l’un des plus importants regroupements d’industriels du secteur alimentaire aux ...tats-Unis, les études réalisées auprès des consommateurs américains montrent que ces derniers ne se sentent pas vraiment concernés par les produits transgéniques... Dans ce cas, pourquoi protester contre cette décision qui satisfait le plus grand nombre ?
La faute des épiciers
Selon Wired, Gene Grabowski pense en effet que si les consommateurs souhaitent s’informer sur le contenu d’un aliment, rien ne les empêche d’appeler le numéro vert qui figure sur les emballages, de surfer sur Internet ou de lire des brochures spécialisées... "Si l’attitude des consommateurs vient à changer, alors nous reverrons notre position", a-t-il indiqué. Mais pour l’instant, pas question de revenir sur la décision de la FDA. Toujours selon Wired, les spécialistes américains de l’alimentation sont à la fête : ils s’opposaient en effet à ce label, sous prétexte qu’il serait mal interprété par... les épiciers ! Ces derniers pourraient en effet considérer que les aliments étiquetés "avec OGM" ne sont pas aussi inoffensifs que leurs équivalents sans OGM... Actuellement, l’industrie alimentaire américaine est donc soumise à une seule obligation : présenter ses produits à la FDA avant toute commercialisation. Mais cette étape, qui jusqu’à présent n’était pas obligatoire, ne rassure pas pour autant les consommateurs américains. La Consumer Federation of America considère en effet que les tests de l’impact des OGM sur la santé et sur l’environnement réalisés sous le contrôle de la FDA ne sont pas suffisants. Ses membres reprochent en outre à la FDA de ne pas délivrer suffisamment d’information au public.
L’étiquetage français également contesté
Si, sur le front des OGM, la situation américaine semble plus préoccupante que chez nous, il reste encore bien des mesures à prendre de ce côté de l’Atlantique. Car bien qu’en France, l’étiquetage soit obligatoire dès lors que 1% de chaque ingrédient considéré individuellement est génétiquement modifié, les procédures de dosage posent encore de nombreux problèmes, malgré les protestations des consommateurs et des scientifiques. "La méthode de dosage des OGM n’étant pas homologuée, l’étiquetage ne saurait donner suffisamment d’informations pour ne pas bafouer les risques de santé, notamment d’allergies", déclarait récemment à Transfert Gille Eric Séralini, chercheur au laboratoire de biochimie et biologie moléculaire de l’université de Caen.