Naspter va peut-être fermer ses portes. Peu importe, se disent les internautes, il existe bien d’autres logiciels d’échange de fichiers musicaux. Mais sont-ils réellement en mesure de survivre ?
Ils ont été nombreux, les internautes, à se précipiter sur le site de Napster le 2 octobre, histoire de télécharger à la va-vite les derniers morceaux qu’ils cherchaient. C’est qu’à l’ouverture du procès du site d’échange de fichiers MP3, les trois juges de la cour d’appel de San Fransisco pouvaient bien ordonner sa fermeture, ce qu’ils n’ont pas fait. Au fond, nombreux étaient les napstériens qui se fichaient cordialement que leur site préféré cessât d’exister, car les successeurs sont nombreux : ils ont pour nom OpenNap, Gnutella ou Freenet.
Mais voilà, selon le quotidien en ligne CNet, les choses ne sont pas aussi simples que ça. Les OpenNap, terme général qui désigne plusieurs programmes permettant de mettre sur pied des serveurs Napster alternatifs au cas où l’original fermerait (
Des milliers de Napster pour demain ?) sont des serveurs centralisés, localisables en un point unique, donc relativement faciles à fermer pour un groupe aussi procédurier que la RIAA (l’industrie discographique qui poursuit Napster). Ou alors, il faudrait imaginer que les opennapiens sont prêts à essaimer partout. Ce qui ne faciliterait pas la tâche des internautes en quête de fichiers MP3.
Et Gnutella ?
Idem pour Gnutella, le successeur le plus célèbre de tous. Ici, en apparence, pas de problème de localisation : les serveurs Gnutella sont décentralisés, chaque ordinateur qui y participe est un serveur à part entière (voir schéma). Or, on n’imagine pas la RIAA poursuivant des centaines de milliers d’internautes. Mais attention : elle pourrait bien décider de n’attaquer que les plus gros pourvoyeurs de fichiers MP3, car ils représentent moins d’un quart des gnutelliens, selon une étude de Xerox publiée en août dernier (lire Gnutella bon pour... les égoïstes). Et sans ces fournisseurs, on imagine que le réseau Gnutella aurait bien du mal à survivre.
Et Freenet alors ?
Quant à Freenet, c’est un cas à part. Son système d’échange est fait pour rendre impossible toute tentative de contrôle ou de reconnaissance des utilisateurs (lire Freenet : la refondation de l’Internet ?), donc il prévient tout risque de poursuites judiciaires. Mais il y a un problème : Freenet est compliqué, sa navigation plutôt malcommode. Bref, il a peu de chances d’attirer le grand public. La question dramatique se pose alors : quel successeur va donc toucher l’immense héritage napstérien ?