Le site américain Iraqbodycount continue de dénombrer chaque jour le nombre de victimes civiles de la guerre en Irak.
Aujourd’hui, ce site, lancé en février 2003, annonce une fourchette d’estimation entre 4065 et 5223 civils tués, alors qu’il n’en dénombrait qu’entre 899 et 1072 le 8 avril dernier, deux jours avant la chute de Bagdad.
Ce chiffre suggère que le bilan des victimes civiles reste difficile à établir et qu’il continue de grimper, malgré la fin officielle de la guerre. Douze ans après, le bilan total des victimes de la première guerre du Golfe, n’est toujours pas connu.
Le nombre de victimes n’est plus un indicateur sous le feu des médias. Selon un sondage pour Time et CNN publié le 31 mars, cité par Libération le 4 avril, le seuil psychologique à partir duquel l’opinion américaine ne soutiendrait plus la guerre se situait pourtant autour de 5000 victimes : avec 5000 militaires américains tués, 50 % des Américains déclaraient qu’ils ne supporteraient plus le conflit. Avec 5000 civils irakiens tués, 47 % s’opposeraient à la guerre, contre 40 % qui la soutiendraient encore.
Par ailleurs, iraqbodycount.org annonçait le 6 mai dernier qu’il dénombrait plus de 200 victimes tuées par des bombes à fragmentation, quand le Pentagone n’en reconnaît qu’une.
La méthodologie utilisée par iraqbodycount.org s’inspire de celle du professeur Marc Herold, de l’université du New Hampshire, mise au point pour la guerre en Afghanistan (3500 civils tués selon Herold, 1000 selon Reuters et Le Monde).
Les sources, issues des principaux médias et agences de presse, mais aussi d’ONG et de témoins directs, sont systématiquement vérifiées et recoupées par trois des membres de l’équipe, essentiellement composée d’universitaires (dont Marc Herold lui-même).