A part (peut-être) le FBI, personne ne sait ce qu’on reproche à ce programmeur d’Intel
Arrêté par le groupe d’action anti-terroriste du FBI, Mike Hawash, un programmeur de chez Intel, est maintenu depuis quatre semaines en détention et au secret comme simple "témoin matériel" dans une prison fédérale de Portland, dans l’Oregon.
Mike Hawash et sa femme Lisa.
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Ce citoyen américain de 38 ans, d’origine palestinienne et naturalisé en 1989, attend dans un quartier de haute sécurité d’être auditionné par un grand jury fédéral, dont la nature de l’enquête demeure secrète.
Mike Hawash restera en prison au moins jusqu’à la fin du mois d’avril, d’après un ordre du juge fédéral Robert Jones rendu public à Portland le 7 avril. Cet ordre a été la première et unique confirmation officielle du placement en détention de Hawash depuis son arrestation, le 20 mars. Jusque-là, les autorités fédérales refusaient de nier ou de confirmer un quelconque aspect de l’affaire.
L’ordre de maintien en détention du juge fédéral ne mentionne pas l’intervention du FBI, pas plus qu’il ne donne le moindre élément sur la nature de l’enquête pour laquelle doit être entendu le "témoin" Hawash.
Emoi chez les informaticiens de la côte Ouest
Le sort de Mike Hawash (dont le prénom de naissance est Maher) suscite une vive émotion dans le monde des informaticiens de la côte Ouest américaine. Steven McGeady, un ancien dirigeant d’Intel, connu pour ses témoignages à charge dans le procès anti-trust contre Microsoft, a pris fait et cause pour son ancien employé. McGeady a monté un site de soutien à Hawash et à sa famille, qui appelle à solliciter le pouvoir politique pour que le programmeur puisse être libéré.
Dans une tribune du 14 avril titrée "Coupable tant qu’il n’a pas prouvé son innocence" et publiée par le quotidien en ligne californien News.com, le journaliste Declan McCullagh s’inquiète de cette mise en cause non justifiée d’un informaticien, dans une industrie qui, "plus que toute autre aux Etats-Unis, a besoin des immigrés".
Selon une enquête du Washington Post de novembre 2002, 44 "témoins matériels" étaient à cette date placés en détention par les autorités fédérales, dans l’attente de pouvoir témoigner devant un grand jury. Selon le quotidien de la côte Est, ces personnes, toutes d’origine arabe, sont maintenues pour la plupart dans des quartiers de haute sécurité sans qu’aucun crime ou délit ne leur soit reproché. Certaines s’y trouvent depuis plus de 15 mois. D’autres ont fini par être relâchées sans jamais avoir été entendues, rapporte le Washington Post.
"Guilty until proven innocent" (News.com, 14/04/03):
http://news.com.com/2010-1071-99662...
Le site de soutien à Mike Hawash:
http://www.freemikehawash.org