Egg.co.uk, l’enfant terrible de la banque en Grande-Bretagne, existe depuis à peine plus d’un an mais pèse déjà très lourd. Les rumeurs de son implantation dans d’autres pays européens sont de plus en plus insistantes.
Le
bébé à six mois et pèse
déjà, selon ses parents, pas peu fiers,
près de 5 milliards de livres de dépôts
(50 milliards de francs environ). Egg,
société financière britannique,
est devenue un très gros uf.
Cette filiale du numéro un britannique de lassurance-vie
Prudential, fondée en octobre 1998 et entièrement
dédiée aux internautes, se prépare
à une introduction en bourse en 2000. Mais
au-delà de la réussite économique,
sa percée en flèche outre-Manche est
un avertissement pour les banques traditionnelles,
trop peu présentes sur le Net.
Infos pratiques
Car Egg est un outsider, un "néo-banquier",
qui marche sur les plates-bandes des banques traditionnelles.
À lorigine, cest une caisse dépargne.
Mais elle sest diversifiée en proposant
des produits tels que les prêts immobiliers
et une carte de crédit. Elle a même ouvert
une galerie commerciale virtuelle, allant jusquau
bout de la logique financière et des relations
avec ses clients. Ceux-ci peuvent y obtenir des remises
spéciales sur leurs achats, grâce aux
accords passés avec des partenaires marchands.
Par ailleurs, le site du néo-banquier regorge
dinformations pratiques, susceptibles de fidéliser
lépargnant : on y télécharge
le guide "Comment rédiger votre testament",
"Comment choisir une école ou une université",
"Comment épargner", etc. On
y consulte éventuellement les money news, les
dernières infos financières, et diverses
contributions des internautes au magazine en ligne
Egg-free zone.
2 millions dépargnants dici
2004
Mais surtout, Egg fonce, comme toute start-up qui
se respecte. Partie de rien, elle compte réunir
2 millions dépargnants sous sa cyber-bannière
dici 2004. Pour atteindre son objectif, la néo-banque
va nécessairement ratisser sur les pelouses
de ses voisins, en leur piquant leurs clients. La
meilleure tactique à cet égard reste
décraser les prix : cest ce quelle
a fait en lançant lannée dernière
sa carte de crédit au taux dintérêt
record de 9,9 %. En Grande-Bretagne, contrairement
au système français, les banques offrent
non seulement des cartes de débit, mais aussi
de vraies cartes de crédit, qui permettent
de sendetter pour des achats de consommation
courante. Les taux dintérêt tournent
plutôt autour de 17 % en temps normal. Alors
avec 9,9 %, la ruée des clients sexplique
Le revers de la médaille, ce sont les pertes
encaissées par "Pru", surnom
familier de la compagnie dassurances.
Attendons maintenant de voir ce qui va se passer lorsquEgg
décidera de simplanter sur le continent,
pour faire la nique aux banques à papa
Les rumeurs de son implantation dans dautres
pays européens (en France notamment) reviennent
régulièrement et sont, en ce moment,
de plus en plus insistantes.