Une société américaine, eWatch, propose de repérer et d’éliminer toutes les informations qui, sur le Net, desservent les intérêts d’une compagnie. Tous les coups sont permis...
© Ricardo |
"EWatch CyberSleuth tentera d’identifier l’entité ou les personnes qui se cachent derrière des noms d’emprunt et qui ont pris pour cible votre entreprise... "souligne la publicité vantant les mérites d’eWatch. Cette société, fondée en 1994, a un seul but : fournir aux entreprises les moyens de contrôler les informations qui les concernent et qui circulent sur la Toile. Pour la modique somme de 35 000 F par nom identifié, eWatch promet de débusquer, via son nouveau logiciel, les vilains internautes ou les concurrents malintentionnés qui se cachent derrière des pseudos. Pour les plus impatients (réponse sous 48 heures), un petit extra de 8 500 F est réclamé. Le logiciel d’eWatch s’appuie sur l’élaboration de mots-clefs (phrases types, noms de marque, noms de concurrents, etc.) permettant de ratisser de long en large les informations circulant sur le Net. Cette technologie permet de surveiller, selon la société, près de 50 000 newsgroup de Usenet, des forums d’AOL ou de CompuServe et une base de données de plus de 20 000 publications en ligne (journaux, e-zines... ).
Lutte contre les salariés mécontents
À l’issue de la recherche, un rapport détaillé sur toutes les informations recueillies est envoyé aux compagnies. Et pour satisfaire ses clients, toutes les méthodes sont bonnes. Une fois les auteurs identifiés, eWatch propose même "une rééducation" en ligne des internautes. Leur méthode favorite : faire irruption dans un newsgroup ou sur un chat et donner leur propre version des faits ou envoyer aux sociétés visées les adresses électroniques des trublions...
L’action des cyber-détectives privés peut aller très loin : ces techniques d’investigation en ligne ont déjà été utilisées pour neutraliser des actions de salariés. Selon Business Week , le logiciel eWatch aurait été employé au début de l’année par Northwest Airlines aux ...tats-Unis et lors d’un confit social au sein de la compagnie aérienne afin de localiser des employés qui appelaient, sur le Net, à un mouvement de protestation. Les mécontents invitaient leurs collègues à déserter leur poste en affirmant être tous malades. L’affaire avait débouché sur une enquête judiciaire...
Netspy, l’espion du Net
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Face à de tels
"succès", eWatch compte de plus en plus de clients. Deux grandes agences internationales de communication, PR newswire et Edelman, font déjà appel à ses services, afin de répondre aux situations de crise auxquelles sont confrontées leurs clients. Parfaitement autorisé aux ...tats-Unis, le logiciel resterait encore inutilisé dans l’hexagone. Chez Edelman Paris, au département de la communication de crise, Diane Le Ray assure :
"nous ne proposons pas l’offre développée par eWatch à nos clients en France, nous privilégions une veille humaine, plus qualitative, à une veille effectuée par des robots." Baptisée Netspy (l’espion du net), cette "veille humaine" coûte de 6 000 F à 30 000 F. Avant d’ajouter :
" Depuis les expériences de Coca-Cola et de Total, les sociétés sont de plus conscientes de l’impact négatif généré par le fait de ne pas réagir sur la Toile".
Leila Benzina, responsable de raleur.com, un
"site relais" qui prend en charge les plaintes des consommateur, confirme cette évolution :
"Avec le développement d’Internet, les sociétés réagissent de plus en plus vite afin de se mettre en relation avec le client mécontent et régler les problèmes." L’internaute a peut-être redécouvert le pouvoir de râler, mais les entreprises sont en train d’inventer le moyen de le neutraliser. À quand le logiciel espion pour cyber-manif’ ?
http://www.ewatch.com/
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http://www.edelman.com
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http://www.raleur.com
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http://www.businessweek.com/bwdaily/dnflash/july2000/nf00707g.htm
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