L’ART vient d’attribuer les licences d’exploitation nationales et régionales de la boucle locale radio. Cette technique devrait permettre aux zones rurales ou enclavées d’accéder aux connexions à haut débit.
Avant, pour téléphoner ou surfer sur Internet, votre appel était systématiquement acheminé et taxé par France Télécom. À chaque extrémité de la ligne et quel que soit le numéro que vous composiez. C’était cher et souvent trop lent. L’ex-opérateur public vient de perdre ce monopole d’exploitation, un de plus. Le 11 juillet, l’Autorité de régulation des télécommunications (ART) a rendu publique la liste des onze candidats retenus pour l’exploitation de la boucle locale radio. En revanche, France Télécom reste encore, pour quelques semaines, l’unique opérateur exploitant et tarifant la boucle locale cuivre (celle que vous utilisez tous les jours avec votre téléphone fixe et qui achemine votre appel de chez vous au réseau téléphonique).
Plus de câblage
Technique récente, la boucle locale radio n’avait jusqu’à présent jamais été exploitée commercialement en France (à l’exception de quelques tests). Elle devrait pourtant permettre le "désenclavement numérique" des zones rurales. Contrairement à sa grande sœur "en fil de cuivre", la boucle radio n’exige pas la pose de câble entre le particulier ou l’entreprise desservie et le commutateur téléphonique local, puisque la connexion s’effectue par... radio. Il suffit donc à l’opérateur téléphonique de quadriller un secteur avec des "nœuds" émetteurs/récepteurs radios puis d’installer au fur à mesure des boîtiers de liaison chez les particuliers sans avoir à planifier un câblage coûteux et peu souple.
Mieux, le procédé permet la transmission de données à haut débit (jusqu’à 50 Mbit/s). ...tant donnée la relative facilité d’installation des nœuds relais, il est donc envisageable de desservir à moindre coût des zones autrefois non couvertes par l’opérateur national, voire de leur donner accès aux joies de l’Internet rapide. Les premières offres commerciales devraient bientôt voir le jour. Landtel, un des opérateurs retenus par l’ART pour l’Ile de France annonce pour 2001 une formule d’abonnement comprenant le téléphone, l’accès illimité à Internet au débit MINIMUM de 64 kbps et les communications locales gratuites pour 206 F HT par mois. Après Silicon Valley et Silicon Sentier, serait-ce bientôt l’avènement de Silicon Larzac ?