L’Office de justification de la diffusion (OJD), connu aussi sous le nom de Diffusion Contrôle, est l’un des plus anciens organismes de contrôle du tirage et de la diffusion de la presse dans le monde. Depuis une petite dizaine d’années, son éventail s’est élargi pour prendre en compte de nouveaux supports, multimédias notamment. C’est dans le but d’uniformiser le marché de la mesure d’audience du Net que Diffusion Contrôle a décidé, au début de l’année 2001, de certifier les outils d’études de plusieurs instituts. Mais, d’après un expert qui suit attentivement l’évolution de ce marché, "aucun des outils actuels ne répondait au cahier des charges imposé pour la certification. Ils ont donc tous présenté un projet d’outil de mesure d’audience qu’ils ’devraient’ utiliser prochainement et qui a été certifié par Diffusion Contrôle. Le problème de la définition de ’visite’ semble être au cœur des débats." Quoi qu’il en soit, Diffusion Contrôle a officiellement annoncé la certification des outils suivants : AllStats4U 3.0 pour la société Profile For You ; Cybermonitor 3 pour Médiamétrie ; eStat 2.4 pour Echo Interactive ; Hitbox Enterprises 6 pour WebSideStory ; WebAndStats 2.6 pour Audientia ; Weboscope 2.1 pour Weborama et Xiti 2.5 pour Ad Internet. Mais aucun de ces instituts n’annonce publiquement quelle version de leur logiciel est actuellement utilisée pour élaborer les classements qu’il met en ligne. "Il est aujourd’hui impossible de savoir quelles sont les audiences certifiées ou pas", poursuit le même expert. Par ailleurs, Diffusion Contrôle va demander le taggage des sites expertisés avec ses propres marqueurs, afin de pouvoir vérifier la cohérence des résultats avec les mesures annoncées par les différents classements. "Si les sites arrivent à tromper les multiples instituts, qu’est-ce qui va les empêcher de tromper Diffusion Contrôle ?" Par ailleurs, les honoraires des instituts d’enquête sont indexés sur le nombre de visites des sites qu’ils expertisent (plus vous avez d’audience, plus vous payez pour la connaître). Une belle incitation à fermer les yeux sur des chiffres un peu gonflés... Pour notre expert anonyme, "si, au foot, les arbitres étaient payés au nombre de buts, on assisterait probablement à une chute spectaculaire des hors-jeu. Là, c’est un peu pareil. Ce système est bancal, rien n’est clair."