Ramon s’invite chez les internautes pour se faire un tour du monde sans frais. Au programme : chambre chez l’habitant et auto-stop.
Il a mis en ligne son site le 12 mars. Letmestayforaday.com, ce qui donne en français, "Laissez-moi rester un jour chez vous". Please. On the road, mais via le Web, Ramon Stoppelenburg part le 1er mai pour un tour du monde aux frais de la princesse. C’est-à-dire nous. Il l’explique sur son site : il est étudiant, n’a que 24 ans et ne possède ni Visacard, ni Mastercard. Veut néanmoins voyager - "c’est mon passe-temps favori" - et s’en remet donc à la générosité des internautes. "Je ne prendrai ni train, ni avion et je ferai, la plupart du temps, du stop." La rubrique “submit" permet aux curieux de proposer un matelas, à défaut d’une chambre, pour la nuit. Une centaine de lits attendent déjà le voyageur hollandais. Fracture numérique oblige, le Nord a répondu en plus grand nombre que le Sud. Quelques places, tout de même, en Inde et une en Yougoslavie, mais l’Afrique n’est pas encore au programme.
Un lit dans chaque ville
La grande idée, Ramon l’a eu en matant un talk-show. L’invité avait mis en ligne un site demandant à chaque visiteur de lui envoyer un dollar. Il en reçut quelques centaines de milliers. Lui a préféré les draps aux billets pour, dit-il, "partir à la découverte de gens et de cultures différentes". Pas fou, l’aventurier s’en va, un fil à la patte. Tous les jours, coup de fil aux amis pour leur indiquer l’adresse du soir. De quoi rassurer les parents de l’apprenti Fileas qui ont confié au magazine Wired leurs angoisses. La mère est persuadée que son fils va se faire enlever ou tuer. Au choix. Le père précise : "Je ne suis pas très enthousiaste." Ramon a, en tout cas, réussi un joli coup médiatique. Les journaux anglais, américains et hollandais s’intéressent de près à son aventure. Accro au Web depuis 1995, le jeune homme passe trois heures chaque jour scotché à sa machine et se rappelle de ses premiers surfs : "Ça ne ressemblait à rien, juste un fatras de pages perso mais c’était déjà l’essentiel : une communication entre vous, moi et le reste du monde." Sur son site, l’étudiant en journalisme mettra en ligne reportages, impressions et photos des gens qui l’ont accueilli et des lieux traversés (en attendant le généreux sponsor qui offrira la caméra). "Ce sera très surprenant. Un mélange de Big Brother et de Survivor, avec pour île, le monde."