Pro- et anti-Microsoft ont jusqu’à ce soir pour transmettre leurs commentaires à la justice américaine dans le procès pour violation des lois antitrust qui oppose la société logicielle à neuf Etats des Etats-Unis.
Microsoft fait couler beaucoup d’encre... et pas toujours sympathique ! La semaine dernière, ce sont deux illustres économistes qui se sont fendu d’une missive à la justice américaine à propos du mastodonte du logiciel : Kenneth J. Arrow et Joseph Stiglitz, respectivement prix Nobel d’économie en 1972 et 2001. Leurs contributions critiquent l’arrangement amiable élaboré conjointement par le ministère américain de la Justice
le ministère américain de la Justice
et les conseillers juridiques de Microsoft. Ils le jugent trop indulgent et inapte à prévenir de futurs comportements illicites de la firme de Redmond.
Intérêt général
Cet accord, rendu public en octobre 2001, visait à trouver une issue extrajudiciaire à l’interminable procès opposant 18 Etats américains à Microsoft pour violation des lois antitrust. En vertu d’une disposition de la législation antitrust (le Tunney Act), la juge fédérale Colleen Kollar-Kotelly, en charge du dossier, est tenue d’entendre tous les commentaires (favorables et hostiles) pour décider si cet accord est dans l’intérêt public avant, d’éventuellement, l’homologuer. Or c’est aujourd’hui, lundi 28 janvier 2002, la date limite de dépôt des commentaires.
Doléances et soutiens
Dès le mois de novembre 2001, la moitié de ces Etats poursuivants avaient rejeté le projet d’accord et fait connaître leur intention d’obtenir de plus lourdes sanctions devant les tribunaux. Mais les autres opposants à Microsoft ont préféré attendre la dernière minute pour s’exprimer. Les notes rédigées par Joseph Stiglitz et Kenneth Arrows ont ainsi été transmises à la juge Kollar-Kotelly par le biais de ProComp (" Promouvoir la compétition et l’innovation à l’âge numérique ", un lobby industriel anti-Microsoft). Parallèlement, une union d’associations de consommateurs a communiqué vendredi 18 janvier ses doléances à l’égard du règlement amiable.
En face, les partisans de Microsoft n’ont pas manqué de faire entendre leurs arguments et de dénoncer les motivations cachées des opposants à l’accord. Ainsi, l’ACT (Association for competitive technology), une association partiellement financée par Microsoft, a cru bon de souligner qu’un remède antitrust devrait " protéger les consommateurs plutôt que promouvoir les intérêts des concurrents ". Il n’est pas sûr que cet argument suffise à convaincre Colleen Kollar-Kotelly d’homologuer le règlement amiable.
ProComp (anti-Microsoft):
http://procompetition.org
Les associations de consommateurs contre Microsoft:
http://www.consumerfed.org/backpage...
Association for Competitive Technology (pro-Microsoft):
http://www.actonline.org/default.asp