L’université américaine John Hopkins travaille à la mise au point de robots dotés d’un nouveau sens : le toucher.
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Pour identifier ou apprécier la qualité d’un objet (ou d’un être vivant), il y a bien sûr la vue, mais il y a aussi le toucher. Or, jusqu’à présent, rares étaient les roboticiens ayant doté leurs machines de systèmes d’exploration haptique (par toucher). C’est pour combler cette lacune qu’Allison Okamura, une jeune professeur assistant de l’univesité John Hopkins dans le Maryland, a décidé de mettre au point des doigts "sensibles" pour robots. "
Je les programme [ces doigts] de manière à ce qu’ils explorent des environnements inconnus en leur donnant un sens tactile et un sens de la résistance", explique la chercheuse. De tels robots tactiles seraient d’une très grande utilité dans des domaines aussi variés que l’exploration spatiale, la chirurgie et la médecine exploratoire, le tri sélectif automatisé, etc.
Sensations à distance
Mais la tâche est ardue. Alors que la vision est un sens passif (ou presque), le toucher demande de la part de celui qui explore une manipulation et une interaction avec l’objet. Au sein du tout nouveau Haptic Exploration Lab, Allison Okamura travaille en ce moment sur un projet de doigt mécanique sensible. Celui-ci est affublé à son extrémité d’une sphère sensitive qui peut rouler comme la bille d’un stylo. La sphère permet ainsi un contact continu avec la surface à explorer. Okamura espère ainsi "construire un système capable de reconnnaitre des formes d’abord sur des surfaces rigides, ensuite sur des surfaces molles, ce qui plus difficile". Mais ce n’est pas tout, l’objectif du laboratoire est également de réaliser un jour des interfaces haptiques capables de recréer des sensations tactiles. De telles interfaces seraient utilisées pour établir des communications tactiles à distance : un chirurgien relié à cette interface pourrait ainsi opérer un patient à distance tout en sentant ce qu’il fait avec ses doigts. Cependant, même si ces recherches sont prometteuses, Allison Okamura reconnaît elle-même qu’il faudra près de 10 ans avant de disposer d’un véritable robot aux doigts sensibles.
Le site du centre robotique de l’université John Hopkins
http://www.robotics.jhu.edu/
La page personnelle d’Allison Okamura
http://pegasus.me.jhu.edu/~allisono/