Un musulman américain a porté plainte contre AOL afin que le fournisseur d’accès prenne des dispositions visant à exclure de ses chatrooms les messages à caractère raciste.
Une plainte collective a été déposée, vendredi, auprès du tribunal d’Alexandrie (Virginie) contre le fournisseur d’accès américain AOL. À l’origine de cette démarche : Saad Noah, un mécanicien de 43 ans de confession musulmane. Saad Noah souhaite obtenir de la justice qu’AOL soit contraint d’empêcher ses abonnés de délivrer des messages à caractère raciste sur ses chatrooms. Les chats d’AOL échappent à toute modération de la compagnie : à la charge des utilisateurs de signaler les dérapages aux services techniques du fournisseur d’accès qui est alors censé prendre les mesures appropriées (exclusion temporaire, définitive, etc.).
Chatroom = lieu public ?
Mais, sur le Réseau, la compagnie américaine gère 14 000 chats répartis par centres d’intérêt. Et Saad Noah, ancien abonné du fournisseur d’accès, reproche à America Online de ne pas avoir contrôlé de manière efficace la diffusion de propos racistes sur des chats pourtant consacrés à l’Islam. Et ce, malgré plusieurs sollicitations de la part du plaignant. Pour défendre le bien-fondé de l’action en justice, l’un des avocats de Saad Noah, Kamran Memon, avance l’argument qu’un chatroom s’apparente à un lieu public... Dans lequel il est interdit de pratiquer la discrimination religieuse selon le Civil Rights Act, une loi datant de 1964. La plainte a toutefois peu de chances d’aboutir. La jurisprudence américaine exonère les intermédiaires techniques de leur responsabilité concernant le contenu qu’ils diffusent.