Ancien directeur général de Flammarion, Jean-Pierre Arbon est le pionnier de l’édition en ligne, avec les éditions 00h00. Il s’occupe aussi, aujourd’hui, de eBook.
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Quand et comment avez-vous découvert Internet ?
En 1995, quand j’étais DG de Flammarion.
Pourquoi vous êtes-vous impliqué dans Internet ? Quel a été le déclic ?
Je me suis impliqué quand j’ai compris qu’un champ entièrement nouveau s’ouvrait pour l’édition avec la publication de textes "dématérialisés". Le déclic, ce fut la proposition de Bruno de Sa Moreira de créer ensemble une entreprise sur ce sujet.
Quand avez-vous compris que cela allait vraiment décoller en France ?
Lors de la première vraie exposition des activités de 00h00 au public, au Salon du Livre de mars 2000.
Comment avez-vous vécu la période automne 1999-Printemps 2000 ? Que faisiez-vous ?
Comme une période de folie. Nous examinions les propositions de rachat et de rapprochement dont nous faisions l’objet.
Comment analysez-vous aujourd’hui cette frénésie de huit mois ?
Délire hallucinatoire temporel collectif. Oubli total du facteur temps. Les gens ont compris ce qu’allait devenir le monde dans vingt-cinq ans, et ont pensé que cela prendrait vingt-cinq mois.
Quel a été, selon vous, le signal de la chute des dotcoms ?
Trop de projets sur n’importe quoi, lancés par n’importe qui.
Que faites-vous aujourd’hui ?
Je continue.
Croyez-vous toujours autant à Internet ?
Je crois au numérique. Internet en est une des modalités.
Croyez-vous au commerce en ligne ? Croyez-vous à l’avenir du Web non marchand ?
Je crois aux formes électroniques de commerce. Mais le Web est temporairement un univers où domine la culture de la gratuité, ce qui rend assez difficile la vente de contenus en ligne.
Comment voyez-vous les années à venir ?
Construction, consolidation.
Croyez-vous toujours dans ce qu’on a appelé la "netéconomie" ?
Oui, mais pas comme quelque chose qui s’oppose à l’"ancienne" mais plutôt qui la transforme.