Grâce à des brins d’ADN, des scientifiques espèrent relier des molécules et, à terme, fabriquer des puces électroniques liquides.
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Les scientifiques pensent déjà à la génération de puces post-silicium. À l’horizon 2010 - 2015, les technologies actuelles auront en effet atteint leurs limites en termes de miniaturisation et de puissance, et il faudra d’ici là trouver une alternative. L’une des plus prometteuses se nomme molétronique, ou électronique moléculaire. L’idée consiste à utiliser des molécules à l’état liquide pour fabriquer des processeurs ou des mémoires d’ordinateur. Le liquide serait, par exemple, encapsulé dans une puce semblable aux puces actuelles. Théoriquement, ces molécules remplaceraient avantageusement les actuels transistors des puces en silicium : environ 1000 fois plus petites et capables de s’assembler en 3 dimensions, elles multiplieraient par plusieurs milliards les capacités de calcul des ordinateurs. Reste pour les scientifiques à lier ces molécules entre elles. Et à les lier par un procédé global, car il ne s’agit pas d’assembler une à une plusieurs milliers voire plusieurs millions de molécules.
Des molécules qui s’organisent automatiquement
Dans un article paru dans le magazine scientifique américain Nature, une équipe scientifique internationale (composée, entre autres, de chercheurs de Bell Labs et de l’université d’Oxford) avance une solution. Les chercheurs ont montré que des brins d’ADN (l’acide désoxyribonucléique que l’on trouve au cœur des cellules) peuvent servir de liaison entre les molécules. L’idée consiste à attacher un brin d’ADN à chaque molécule, et à les mélanger toutes. Les brins d’ADN sont choisis de telle sorte qu’ils se combinent les uns aux autres. Résultat : les molécules s’organisent en un circuit électronique exploitable.
Les scientifiques ont montré que les liaisons entre brins d’ADN fonctionnaient, mais ils doivent encore mener l’expérience à plus grande échelle avec des molécules. Par ailleurs, d’autres équipes tentent actuellement de choisir les meilleures molécules possibles pour créer un circuit. Les recherches ne sont encore qu’au stade fondamental : les spécialistes n’attendent pas la puce molétronique avant 10 à 20 ans.
Présentation de la molétronique par l’agence pour la recherche de la Défense américaine (Darpa)
http://www.darpa.mil/mto/mole/index.html
Université d’Oxford
http://www.ox.ac.uk/
Bell Labs
http://www.belllabs.com/