Pour la première fois, les USA révèlent le nombre de fois où des quidams mis sur écoute se sont servis de la crypto pour protéger leurs communications. Aucun des 22 cas recensés n’a empêché les forces de l’ordre d’accéder aux messages en clair.
Le FBI aurait pratiqué l’an passé 1 012 écoutes d’individus suspectés de terrorisme, d’espionnage et autres crimes graves, contre 886 en 1999, selon un rapport obtenu par l’agence américaine Associated Press. Entre octobre 1999 et août 2000, il n’aurait utilisé le célèbre Carnivore que 13 fois, et 11 fois EtherPeek, une version antérieure, et commerciale, de son outil de cybersurveillance. Le FBI, qui rappelle que le nombre de demandes de surveillance internet avait augmenté de 1 850 % entre 1997 et 1999, demande à ce que la part de son budget alloué à ce genre d’interceptions puisse atteindre 13 millions de dollars (environ 90 millions de francs) pour 2002, soit 2,5 M$ de plus que cette année. Pour en allouer la majeure partie à la recherche et développement.
89 cas de surveillance électronique
Les autres forces de l’ordre classiques (locales notamment) ont quant à elles pratiqué 1190 écoutes diverses et variées, soit 5 % de moins que l’an passé. À 81 %, il s’agissait d’écoutes téléphoniques, les téléphones portables représentant à eux seuls 60 % des interceptions. La "surveillance électronique" (Internet, pagers, fax, e-mail) ne représente quant à elle que 8 % (89 cas) du total, bien que dans 71 autres cas, les forces de l’ordre aient utilisé plusieurs de ces méthodes d’interception des télécommunications combinées. Au titre d’une loi votée l’an passé, le rapport se devait d’indiquer le nombre de fois où la personne mise sous surveillance chiffrait ses communications. Le rapport, qui ne détaille ni les outils utilisés, ni les contre-mesures employées, précise qu’aucun des 22 cas recensés d’utilisation de la cryptographie n’a empêché les forces de l’ordre d’accéder "en clair" aux messages censés avoir, pourtant, été protégés.