À un moins d’un an des municipales, un élu lyonnais propose aux candidats d’afficher leur programme en ligne. Pour 96 F.
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"Qui vais-je élire ?", se demande l’électeur angoissé à l’idée de ne rien connaître des candidats qui se présenteront dans sa ville en mars 2001. "La réponse se trouve sur Internet", lui rétorque quielire.com. Ce portail, qui entrera vraiment en action en septembre prochain, se veut "
le site de présentation des candidats aux élections municipales de mars 2001, quelle que soit leur appartenance politique". Sa mission ? Remplacer la campagne d’affichage "de papa", sur les panneaux municipaux posés çà et là dans les rues de nos villes, par un affichage moderne, c’est-à-dire virtuel, ouvert à tous, vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Deux lyonnais sont à l’initiative du projet. Bernard Witlin, 54 ans, et son fils Vincent, 29 ans. Le premier est l’artisan et le promoteur de quielire.com, le second, son technicien en chef. Une affaire de famille pour un site politique qui entend devenir une référence dans la vie électorale française.
La politique locale et le numérique, Bernard Wittlin connaît. Conseiller municipal depuis près de deux décennies de l’Arbresle, une commune de 5 000 habitants située au nord de Lyon, il a également été directeur informatique pendant 23 ans avant de fonder, en février dernier, Qualea. Une société d’expertise informatique à destination des collectivités locales. Qualea fournira d’ailleurs le support technique de quielire.com.
Pré-inscription et comité d’éthique
Les inscriptions des candidats pour une place sur quielire.com ont démarré le 15 juin pour une mise en ligne à la mi-septembre. D’ici là, un comité d’éthique sera chargé de vérifier la crédibilité des aspirants à l’élection. Côté finances, le candidat devra débourser 96 F (le forfait pour le temps des élections) s’il veut figurer sur le site. Une dépense à déclarer bien sûr dans les comptes de campagne. "Cela permettra aux élus qui n’ont que des petits budgets d’accéder au service. Le but est de mettre tout le monde à égalité. Les candidats présents sur le site auront droit à la présentation, histoire de n’avantager personne", confie Bernard, qui assure de son impartialité mais hésite à "afficher" ses préférences partisanes. "Vous savez, dans les petites communes, la plupart des candidats n’ont pas d’étiquette. Moi, je n’ai pas de couleur politique", rappelle-t-il.
Le succès de quilelire.com ? Il y croit dur comme fer. "Je suis très étonné que personne n’ait eu cette idée avant moi. Ça m’arrange bien", avance-t-il avec satisfaction, sans savoir que le Web regorge de projets semblables au sien. Comme les sites politique.org ou bien encore france.politique qui, dans quelques semaines, se lanceront dans la même aventure. Un e-marché de plus à prendre...