Neuf mois seulement après l’avoir introduite en Bourse, la société Cryo lance une offre publique d’échange sur sa filiale Cryonetworks, et annonce le licenciements de 90 salariés.
C’était le 25 septembre dernier. L’entreprise Cryonetworks, spécialisée dans la création de jeux en ligne et filiale de l’éditeur Cryo, était introduite sur le Nouveau marché de la Bourse de Paris. A peine neuf mois plus tard, le rejeton réintègre le foyer familial : la maison mère a lancé, mardi 19 juin, une Offre publique d’échange (OPE) sur la totalité des actions Cryonetworks qu’elle ne détient pas (soit 38,5% du capital). L’échange se fera sur la base de 6 actions Cryo pour 10 actions Cryonetworks.
90 licenciements cet été
L’opération, qui pourrait recevoir l’aval des autorités boursières dans les prochains jours, peut surprendre. Pourquoi introduire une filiale pour en reprendre le contrôle total neuf mois plus tard ? Interrogé par Transfert, le président de Cryo, Jean-Martial Lefranc, affirme ne pas avoir de commentaire à faire " pour le moment ". " Nous aurons le temps pendant l’ouverture de l’offre d’expliquer, de justifier et de démontrer l’intérêt de l’affaire ", assure-t-il néanmoins. Un communiqué de sa société apporte un début d’explication : " Cryonetworks subit aujourd’hui le fort ralentissement observé sur le marché des logiciels d’infrastructure pour Internet et le gel des investissements de la plupart des acteurs du secteur des TMT et de la Net Economie. (...) Dans ce cadre, il est apparu nécessaire que Cryo reprenne le contrôle total de sa filiale ". Enfin, et surtout, le licenciement de 90 salariés - dans l’ensemble du groupe Cryo - est annoncé pour l’été.
Une perte de 79% pour les petits actionnaires
Cryo cherche avant tout à rassurer les actionnaires de Cryonetworks. " Cette offre, poursuit le communiqué, vise à offrir aux actionnaires de Cryonetwoks une meilleure liquidité et une plus grande visibilité de leur investissement ". En réalité les petits actionnaires qui ont souscrit à l’introduction en Bourse voient surtout ce qu’ils ont perdu. Le prix de l’OPE est inférieur de 79 % au cours de l’introduction, il y a neuf mois... C’est ce qu’on appelle une mauvaise affaire. A contrario, pour Cryo, l’expérience semble moins douloureuse : l’introduction lui avait permis de lever 30,8 millions d’euros en septembre. Au prix proposé, l’OPE lui " coûtera " un maximum de 13,2 millions d’euros.