L’enregistrement des postulants à la nouvelle extension .info est entaché de nombreuses irrégularités.
Décidément, l’introduction de nouvelles extensions n’est pas une sinécure. Les .biz donnent déjà lieu à un début de bataille juridique. Les .info ne pouvaient pas être en reste. La période d’enregistrement "sunrise" bat son plein : du 25 juillet au 27 août, les détenteurs de marques déposées peuvent réserver leur .info en indiquant où et sous quel numéro est enregistré leur nom. Et c’est là que les choses se corsent. Domebase.com a fait une petite étude sur quelques postulants aux premiers .info. Mis en ligne le 7 août, les résultats sont édifiants, même s’ils ne portent que sur 150 des 25 000 déposés selon Afilias, le consortium chargé de l’attribution.
France.info réservé par un américain
Beaucoup de noms génériques sont enregistrés, beaucoup avec des faux numéros. Le 153278563, enregistré en Israël, a eu un certain succès. Insurance, sportinggoods, fitness, healthinsurance, greetingcards, sont enregistrés sous ce numéro par un américain de l’Arizona. Le même homme a aussi réservé france.info et cuba.info avec le même numéro. Difficile alors de croire que cette période "sunrise" ait réussi à écarter les cybersquatters : oil.info a été enregistrée par un californien qui a nommé son entreprise "This Domain is For Sale !".
Un litige = 295 dollars
Pas d’inquiétude cependant, le consortium Afilias a tout prévu, même un processus d’arbitrage entre plusieurs prétendants à un même nom. Problème : cette procédure ne sera pas gratuite, et les soupçons planent sur Afilias qui tolèrerait les squatters pour mieux faire marcher la caisse après. En cas de litige, les deux parties devront payer 295 dollars (environ 2 160 francs). Et si celui qui n’a pas déposé le nom en premier obtient gain de cause, il ne reverra que 220 dollars (environ 1 600 francs). Plus de 560 francs reviendront à l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. Et encore, ce n’est que la première phase, censée se dérouler entre gentlemen disposant chacun d’une marque déposée. La seconde phase, dite "landrush", ouverte à tous les particuliers, s’annonce sanglante.