La société mixte, formée il y a trois ans par l’américain AT&T et son comparse britannique BT, disparaîtra à la mi-2002. Elle était spécialisée dans les télécommunications données en direction des entreprises.
Concert, opérateur spécialiste des télécommunications données en direction des entreprises, annonce elle-même sa désintégration programmée : "Depuis 1998, lorsque nous avons parlé pour la première fois de Concert, le marché a connu une période de changements inédits. La société ne correspond plus aux conditions de marché actuelles, et les entreprises fondatrices ont conclu que le meilleur moyen de servir les intérêts des consommateurs, des actionnaires et des employés était de se séparer en ordre." La société mixte formée par l’américain AT&T et son comparse britannique BT disparaîtra donc à la mi-2002. Chacun récupérera ses actifs. Selon le Wall Street Journal, AT&T versera 220 à 430 millions d’euros à BT à l’occasion de ce partage. Quant aux salariés, contrairement à ce que prétend le communiqué, ils ne profiteront pas de la fermeture : ils sont 2 500 sur la touche. En période de licenciements drastiques dans les télécoms...
Recentrage
Selon Pierre Guillery, consultant chez Smallworlds, ce divorce à l’amiable n’a pas surpris le milieu : "La raison, c’est une combinaison d’ambitions mal placées, d’une exécution pas géniale, d’un contexte difficile, et de hiérarchie des priorités pour BT." En effet, l’opérateur historique britannique a fermement décidé, il y a plus de deux ans, de migrer ses télécoms sur IP. Une mutation épineuse qu’envisagent tous ses concurrents, sans pour autant montrer la détermination de leur confrère Outre-Manche. "BT, en raison de ses choix stratégiques, et parce que la conjoncture exige des décisions rapides, a dû se recadrer", poursuit le consultant. En gros, l’alliance transatlantique très spécialisée est passée à la trappe pour mieux se concentrer sur le développement d’offres comme la voix sur IP grand public. Quant à AT&T, le géant américain rencontre peu ou prou les mêmes problèmes. Il lui faut abandonner sa joint-venture décevante pour mieux soigner ses clients américains, épargner son cash, bref, survivre à la crise des télécoms.