La compression de fichiers audio MP3 ou vidéo MPeg-4 est payante pour les sociétés. Mais des solutions alternatives, open source et gratuites, émergent.
Les logiciels de compression et dedécompression (les codecs) sont des pivots de l’industrie émergente de l’entertainment via Internet. MP3 pour la musique, DivX pour la vidéo : ces codecs ont fait le succès des services en peer-to-peer, tels Napster ou Scour. Mais si le particulier utilise ces formats comme bon lui semble (au grand dam des majors), le professionnel doit faire face à un choix : payer pour employer ces codecs ou s’en priver. DivX, par exemple, qui permet de faire tenir un film sur un CD sans trop perdre de la qualité d’affichage et d’écoute, est dérivé du format MPeg-4 développé par Microsoft. L’emploi du DivX n’est pas sans danger, Microsoft risquant de s’attaquer tôt ou tard à ses adeptes. Les sociétés préfèrent donc utiliser MPeg-4 et passer à la caisse. Le format MP3 (MPeg-1 Layer 3) fait également l’objet d’une licence, détenue notamment par l’institut allemand Fraunhofer et par Thomson Multimédia.
Ça ressemble au MP3...
Des groupes de développeurs ont donc décidé de reprendre le problème des codecs à la source pour créer de nouveaux logiciels open source et gratuits qu’aucune société ne pourra revendiquer. Ainsi, Happy Machines, une petite société belge, doit mettre en ligne le 15 décembre prochain le codec vidéo 3ivx. 3ivx permettrait encore de gagner 40 à 60 % par rapport au DivX. D’autres groupes indépendants, tels LoadVideo, Oyster, OpenCodex ou Project Mayo, sont également sur le coup des codecs MPeg-4. La tendance est identique pour la musique : le projet Ogg Vorbis vise à créer un concurrent du MP3, libre de droits. Le groupe de développeurs manque encore de soutien financier, mais la quatrième version bêta du codec (extension de fichier .ogg) sera disponible courant décembre. La tension est cependant perceptible entre ces groupes de développeurs et les sociétés qui détiennent les droits sur les codecs officiels. Les premiers affirment qu’ils s’inspirent du cahier des charges des secondes mais qu’ils ne copient pas les programmes de leurs concurrents commerciaux. Le plagiat n’est pas loin... mais il reste difficile à prouver.