La 23e conférence des commissaires à la protection des données s’est achevée sur un discours de Lionel Jospin évoquant, comme Jacques Chirac à l’ouverture, les limites des libertés sur le Réseau.
Ils ont pris la conférence en sandwich. À tout seigneur, tout honneur, Jacques Chirac l’a ouverte par un message, lu en son nom, lundi 24 septembre. Lionel Jospin, lui, est venu en personne la clôturer, mercredi 26 septembre. Discours politiques autant que juridiques, l’un et l’autre ont inévitablement abordé les attentats survenus aux ...tats-Unis, et la panique ambiante concernant les moyens de communication mis en œuvre par les terroristes. Car, si le sujet de la réunion portait sur la "vie privée et les droits de l’homme", thèmes sur lesquels les deux hommes se sont exprimés, ils n’ont pu s’empêcher d’aborder l’objet Internet, ses limites et ses "dévoiements". "L’utilisation de l’Internet à des fins criminelles peut se révéler une menace pour tous nos peuples", a dit Jacques Chirac, suivi par un Lionel Jospin tout aussi préoccupé : "Le développement planétaire des réseaux de communication met les démocraties au défi de trouver un juste compromis entre la nécessaire protection des données personnelles et les impératifs de sécurité."
Droit fondamental
Sécurité, liberté ? En d’autres temps, la conjonction des deux termes a fait couler l’encre. Chirac : "L’antagonisme qui peut surgir entre sécurité et liberté vient d’être mis crûment en lumière." Jospin : "Le respect de la protection de la liberté individuelle et de la confidentialité des données personnelles ne doit pas aboutir à désarmer la Justice et la police dans la lutte contre la criminalité." En fond de tableau, le codage des données échangées sur le Réseau des réseaux, vecteur toujours hypothétique de l’organisation des attentats aux ...tats-Unis. Chacun, pourtant, a mis les garde-fous d’usage à toute annonce sécuritaire, à sa manière. Chirac, en forme de serment : "À aucun prix, nous ne voulons édifier un système répressif international qui mettrait en danger les libertés si chèrement acquises par nos concitoyens." Jospin, pédagogue : "Le droit à la sécurité est aussi un droit fondamental : s’il n’est pas garanti, c’est l’ensemble des libertés publiques qui est atteint." C’est à la conclusion, pourtant, que les deux chemins divergèrent, semés de sous-entendus électoraux. Chirac, franco, appelant à expérimenter le vote électronique en faveur des Français de l’étranger. Jospin faisant la promotion d’un produit législatif à venir, la fameuse loi sur la société de l’information, qui joue les arlésiennes.
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