Les volontaires sont allongés depuis un mois et demi et tout se passe bien, assure-t-on au MEDES. Cet institut de médecine et de physiologie spatiale mène actuellement une expérience sur la résistance du corps humain à l’apesanteur pour le compte du CNES (Centre national d’études spatiales) et de l’ESA (agence spatiale européenne). Depuis la mi-septembre et pour trois mois, les premiers cobayes sont installés à l’hôpital Rangueil de Toulouse, dans la position dite de décubitus anti-orthostatique (alité, la tête légèrement vers le bas avec une inclinaison de 6° par rapport à l’horizontale). Même l’explosion, non loin de là, de l’usine de produits chimiques AZF n’a pas perturbé l’expérience, les sujets d’étude ayant résisté à l’envie de prendre leurs jambes à leur cou pour rester sagement allongés.

Si tu es un homme...

Le bilan à mi-parcours de cette première vague de tests étant satisfaisant, le MEDES a décidé de lancer un nouvel appel à candidature. Si vous avez du temps à perdre à partir de mars 2002, que vous êtes un homme entre 25 et 45 ans, non-fumeur, en bonne santé, sans surcharge pondérale et très très motivé pour passer trois mois allongé à ne rien faire, vous pouvez postuler. Le communiqué de presse, dans sa version anglaise, a néanmoins de quoi refroidir lorsqu’il liste de possibles conséquences médicales d’un séjour prolongé à l’horizontale : troubles cardio-vasculaires caractérisés par une chute de la pression sanguine lorsque l’on se tient debout et une capacité réduite à l’exercice physique ; atrophie des membres ; baisse de la densité osseuse de la colonne vertébrale et des os des membres inférieurs ; troubles pondéraux lorsque prend fin le séjour couché. La petite annonce précise bien qu’il faut être très motivé.