Le mensuel Profession Politique publie dans son édition de février, et en ligne sur son site, les interviews de 13 candidats à la présidentielle sur le thème de la démocratie électronique.
Que pensent les candidats à la présidentielle de la démocratie électronique ? du vote en ligne ? Sont-ils d’avis de légiférer pour organiser l’usage d’Internet dans le domaine politique ? croient-ils à l’avènement d’un cybercitoyen ? Le mensuel Profession Politique leur a posé à chacun ces questions dont les réponses sont publiées dans son édition de février. Les interviews seront disponibles en ligne le jeudi 28 février 2002.
Un outil " formidable "
Sur l’apport d’Internet pour le fonctionnement de la démocratie, les avis se rejoignent. Internet est un "formidable" vecteur d’information Pour François Bayrou (UDF), un "formidable" outil de communication pour Olivier Besancenot (LCR), il "facilite l’information" pour Blaise Hersent-Lechatreux (Parti Blanc), "un espace de débat" pour Noël Mamère. (Les Verts) Le réseau donne pour Christine Boutin (app. UDF) un accès direct à l’information "sans passer par le prisme souvent déformant des médiateurs", même son de cloche pour Bruno Mégret (MNR) qui assure "cela permet à chacun d’avoir un accès à l’information sans que celle-ci ne soit déformée par les médias et les commentaires journalistiques".
Légiférer pourquoi faire ?
La question sur la nécessité de légiférer sur la communication politique en ligne n’a, semble-t-il, pas été comprise par tous les candidats. La plupart se sont lancés dans une défense de la liberté d’expression sur le net sans comprendre que la question se référait uniquement à l’action politique sur le Net. Jean-Pierre Chevènement, Michèle Alliot-Marie (RPR) et François Hollande (PS) - les deux derniers, interrogés à la place de leurs candidats respectifs, non déclarés au moment des interviews- sont favorables à une régulation des campagnes sur le réseau. Les sites pourraient par exemple cesser leur mise à jour à la veille du scrutin...
Vote en ligne ? Oui mais...
Les avis sur le vote en ligne sont plutôt partagés. Peu de candidats y sont favorables sans réserves. Les réticences viennent du constat d’un accès à l’Internet encore trop inégal pour les citoyens, de la méfiance dans la fiabilité du système et de l’attachement à la "symbolique de l’isoloir". Alain Madelin(DL), qui tient à garder son aura d’homme moderne, dit oui sans modération au vote électronique prétextant qu’il "pourrait s’avérer plus efficace que les systèmes traditionnels". Si la représentante du RPR s’avoue favorable au vote en ligne comme système complémentaire, le porte-parole du parti socialiste affiche son scepticisme. François Hollande constate "l’abstention a, hélas, d’autres racines que la nécessité de se déplacer le dimanche pour aller aux urnes". Jean-Pierre Chevènement et Noël Mamère sont les seuls à se déclarer plutôt contre. Pour le premier, le vote électronique est "une fausse bonne idée" et qu’il "n’est absolument pas responsable de le proposer". Le second assure que ce n’est pas, à son avis "la meilleure utilisation d’Internet (...)Ce n’est pas le vote en ligne qui résoudra la crise de la démocratie". Il sera certainement intéressant de suivre l’évolution de ces prises de position dans l’avenir.