À San Francisco, l’implantation massive de start-ups inquiète sérieusement une partie de la population. Au point de devenir un enjeu majeur de la politique municipale. Un référendum sur la question est prévu à l’occasion des élections du 7 novembre.
Les jeunes pousses ne sont plus vraiment en terrain conquis à San Francisco. L’arrivée en masse de "sociétés Internet" dans la cité californienne serait responsable, pour certains, de la flambée des prix des loyers et de la mutation sociale de certains quartiers de San Francisco. Preuve de l’ampleur du phénomène, les habitants de la ville sont appelés à prendre part à un référendum sur la question, lors des élections du 7 novembre prochain. Dans quelle mesure faut-il contrôler le développement des start-ups à San Francisco ? Tel est l’enjeu de ce vote. Les électeurs devront en fait choisir entre deux propositions destinées à statuer sur le développement futur des espaces alloués aux bureaux. La première est soutenue par le maire de San Francisco, Willie Brown, et des promoteurs immobiliers : il s’agit d’autoriser la construction de plus de 3 millions de mètres carrés de surface de bureaux dans les quatre ans à venir.
Hippies vs Yuppies
De leur côté, les associations de quartiers, les milieux artistiques et les militants favorables à une croissance urbaine limitée ont élaboré une contre-proposition. Qui prévoit notamment l’interdiction de construire de nouveaux bureaux dans certains quartiers situés en dehors du périmètre du quartier financier de San Francisco. Jim Meko, vice-président d’une association de quartier de South of Market, défend cette idée : "En quelques années, les promoteurs sont devenus fous. Dans mon quartier, il y a des sociétés Internet à chaque coin de rue. Avant leur installation, il y avait beaucoup de commerces de services. Ils partent les uns après les autres." La proposition milite également pour une classification des lofts de la ville en unités d’habitations. Et pour l’interdiction de délivrer des permis de construire concernant des lofts... sauf pour des ateliers d’artistes. Une mesure censée enrayer la main mise des jeunes pousses californiennes sur ce type de locaux. Entre les hippies et les yuppies de San Francisco, la bataille fait rage. "Les classes moyennes ont quitté le cœur de la cité, conclut Jim Meko. Elles n’ont pas les moyens d’acheter un appartement. Ce n’est pas la faute des start-ups, bien sûr, mais de la politique d’urbanisme menée par la municipalité. Il faut que ça cesse."
La ville de San Francisco:
http://www.ci.sf.ca.us/
L’association des habitants de South of Market:
http://www.somara.org/