Le Center for Public Integrity, une ONG
américaine, a dévoilé le projet de Domestic
Security Enhancement Act (DSEA), texte de 120
pages qui vise à renforcer les pouvoirs, déjà
considérables, que le Patriot Act avait donné aux
forces de l’ordre et aux services de renseignement
suite aux attentats du 11 septembre.
Le projet de loi vise à transformer en "ennemi
d’Etat" tout individu s’opposant à la doxa en
matière de sécurité intérieure, à autoriser les
arrestations "secrètes", à retirer le contrôle des
placements sous surveillance (notamment
électroniques) du pouvoir judiciaire, à élargir la
peine de mort à de nouveaux cas, à renforcer
l’arsenal répressif, à créer une base de données
génétiques des simples "suspects" de terrorisme et
de ceux qui les soutiennent (même légalement), qui
pourraient aussi se voir retirer la nationalité
américaine, et être bannis des Etats-Unis...
Le texte vise également à restreindre la
possibilité d’accéder à des documents et
informations relatives au terrorisme, mais aussi
aux installations chimiques pouvant
potentiellement avoir des conséquences dramatiques
en terme d’environnement et de santé publique. Les
habitants des zones à risque pourraient ne plus
être tenus informés des risques qu’ils encourrent.
Le secret bancaire serait affaibli et les biens des
personnes suspectées de terrorisme (ou de ceux qui
les soutiennent) pourraient être saisis par
l’Etat. Ces personnes risqueraient la prison si elles
s’aventuraient à parler à quiconque des enquêtes
en cours et, contrairement à la loi en cours, ne
seraient plus obligatoirement tenues informées du
fait qu’elles sont mises sur écoute.
L’arsenal de lutte contre le hacking se retrouve
lui aussi renforcé, l’utilisation de la
cryptographie criminalisée, les pouvoirs dévolus
aux forces de l’ordre en matière d’intrusion dans
un système d’information renforcés, et l’Internet
mis sous surveillance. Les forces de l’ordre
pourraient ainsi placer sous cybersurveillance,
sans mandat (à concurrence de 48 heures), toute
personne soupçonnée d’attenter aux intérêts de la
sécurité nationale.
Selon David Cole, universitaire auteur d’un livre
sur le terrorisme et la Constitution, le Patriot
Act visait à abattre le mur séparant les services
de renseignement et les forces de l’ordre. Le
DSEA, lui, viserait à "abattre le mur séparant le
terrorisme international du terrorisme intérieur".
Justice Dept. Drafts Sweeping Expansion of Anti-Terrorism Act
http://publicintegrity.org/dtaweb/r...
DOMESTIC SECURITY ENHANCEMENT ACT OF 2003
http://www.dailyrotten.com/source-d...