La société British Telecom affirme avoir breveté le lien hypertexte, élément de base du Web. Après l’échec de négociations visant à récupérer des royalties, elle passe à l’attaque, et poursuit en justice un fournisseur d’accès américain.
Le fournisseur d’accès américain Prodigy Communications Corp. est le premier sur la liste. Une liste qui pourrait s’avérer longue, selon BT, l’ex-British Telecom. Accusant Prodigy d’exploiter une technologie - le lien hypertexte - dont il se dit propriétaire, l’opérateur britannique l’a renvoyé mercredi 13 décembre devant le tribunal fédéral de l’...tat de New York. Une action qui, BT l’espère, peut lui rapporter gros. "Nous pensons que cette société nous doit quelque chose, car elle exploite une technologie dont nous détenons le brevet", estime-t-on à Londres, au siège de la compagnie. Les débuts de l’histoire remontent 1976, date à laquelle un employé de la Compagnie nationale des postes et télécommunications (ancienne BT) déposait le brevet d’un système informatique baptisé Prestel. Un brevet accepté en 1989 par le Patent and Trademark Office américain. BT estime aujourd’hui que cette technologie fut l’ancêtre de l’actuel lien hypertexte. (Lire British Telecom squatte l’hypertexte ). Le brevet, longtemps oublié, est ainsi soudainement devenu précieux aux yeux de la compagnie britannique qui, depuis juin dernier, réclame son dû aux fournisseurs d’accès internet (FAI) américains.
La justice, dernier recours de BT
Selon The Register, British Telecom refuse de révéler la somme qu’elle exige de Prodigy. Seule certitude : pour la compagnie, le fournisseur d’accès doit payer. "Notre revendication n’est pas nouvelle. Les négociations que nous avons engagées depuis juin n’ayant abouti à rien, nous préférons avoir recours à la justice pour régler cette affaire", estime un porte-parole de la société britannique. Ce procès pourrait être le premier d’une longue série. "Nous avons rencontré beaucoup de FAI. Si Prodigy est pour l’instant le seul que nous poursuivons en justice, cela ne veut pas dire que nous n’allons pas en attaquer d’autres", prévient-on à Londres. Seul le verdict rendu par la justice américaine pourra donc calmer les ardeurs de l’opérateur. Ou au contraire les aiguiser.