Des chercheur français sont parvenus à fabriquer un supercalculateur en reliant 225 PC ordinaires. Généreux, ils comptent proposer le logiciel qu’ils ont créé à tous ceux qui souhaitent monter leur propre supercalculateur.
À en croire les spécialistes en calcul parallèle de l’IMAG (l’Institut d’informatique et de mathématiques appliquées de Grenoble), la fabrication d’un supercalculateur est - presque - à la portée de tous. Et surtout, un tel appareil n’est pas forcément aussi cher qu’on le croit. Une équipe de scientifiques français est en effet parvenue à relier 225 PC ordinaires en réseau et à transformer cet ensemble en supercalculateur. Un supercalculateur aux performances tout à fait honorables, puisque cette "bête de calcul" occupe la 385e position dans le top 500 des supercalculateurs.
De vulgaires Pentium 3
Offerts par Hewlett Packard, partenaire de l’expérience, les PC utilisés par les chercheurs de l’IMAG ne présentent aucune caractéristique particulière : il s’agit de vulgaires Pentium 3 cadencés à 733 MHz et dotés de 256 Mo de mémoire. "Nous avons relié des PC standards avec du réseau standard", précise Brigitte Plateau, chercheur à l’IMAG, professeur à l’Institut Polytechnique de Grenoble. L’ensemble tourne sous Linux. Partisans du logiciel libre, les scientifiques souhaitent mettre les outils logiciels qu’ils ont créé à la disposition de tous ceux qui souhaitent bâtir leur propre supercalculateur. Ils évaluent le coût d’un tel projet à environ 1,5 million de francs (sans le câblage du réseau). À titre de comparaison, l’ASCI White, le plus puissant des supercalculateurs d’IBM, coûte près de 790 millions de francs ! La configuration de l’IMAG présente aussi un atout de taille : avec ses 6 gigaflops par kilowatt, elle se révèle bien moins gourmande en énergie que les supercalculateurs proposés par les constructeurs spécialisés.
L’art du bricolage
Cette expérience n’est pas seulement une prouesse technologique de laboratoire. Si un tel supercaclulateur peut rendre des services dans le cadre de calculs à grande échelle, il peut aussi se révéler utile pour des applications qui nécessitent le traitement d’un nombre important de données. "Comme les calculs de rendus à partir de photos ou de films, effectués pour des simulations par exemple", explique Brigitte Plateau. Son équipe, qui travaille avec de nombreux partenaires dont IBM ou Microsoft, ne compte pas en rester là. Toujours dans le cadre de la collaboration avec Hewlett Packard, et dans l’ esprit "faisons de grandes choses à partir de pas grand chose", les scientifiques de l’IMAG espèrent exploiter, toujours pour le supercalcul, un intranet constitué de différents éléments hétérogènes "branchés ou pas" et reliés en réseau tels que des PC, des portables, des PDA ou des imprimantes. À l’IMAG, le bricolage est un art.
Le site de l’IMAG:
http://www.imag.fr/internet/
La présentation du projet de Brigitte Plateau et son équipe:
http://www.inrialpes.fr/apache.html