Le développement de l’Internet en France a révélé le manque de spécialistes des nouvelles technologies. Après l’annonce de la création d’une filière d’ingénieurs spécialisés à Marseille, celle de Bourges constitue une seconde étape. Ce ne sera pas la dernière.
À force de vouloir faire trop malin, on risque d’être incompris. L’annonce, en plusieurs mini-coups médiatiques, de la création de l’école de l’Internet à Bourges (Cher), a failli tomber à côté de la plaque, tant l’affaire a été mal ficelée. La création d’une nouvelle filière destinée à combler le retard de la France en spécialistes informatiques (30 000 environ) est une décision déjà vieille de quelques années. L’école de niveau "ingénieur" dont la naissance est ainsi claironnée ne sera, pour commencer qu’une greffe sur une école d’ingénieurs existante. Le projet, qui verra le jour à la rentrée 2001 proposera, au sein de l’école nationale supérieure d’ingénieurs de Bourges (ENSI), une option "technologies de l’information" aux élèves de troisième année. C’est en 2002 seulement qu’une filière spécifique en trois ans sera lancée. Elle aura pour but de former chaque année 200 ingénieurs spécialistes des risques et de la sécurité des échanges.
Une autre école à Castres-Mazamet
Comme l’école de Marseille, dont l’annonce remonte au 15 mai dernier, celle de Bourges s’inscrit dans un plan national adopté en 1998 lors d’un comité interministériel d’aménagement du territoire. D’autres écoles d’ingénieurs dédiées à l’informatique devraient suivre, à Castres-Mazamet par exemple. Mais la totalité du projet d’aménagement ne sera pas arbitrée dans l’immédiat.
À Bourges, le projet constitue un pan d’une opération plus vaste : la création d’un pôle de formation scientifique. Le financement de l’...tat (90 millions de francs) doit permettre d’y "restructurer le bassin d’emploi". Six entreprises se sont associées au projet de l’école d’ingénieurs : EADS, Atos, France Télécom, Bouygues Télécom, Microsoft et la banque Hervet. Elles y participeront par des financements et des stages réservés aux étudiants. Une bonne manière de trouver, dans cette nouvelle pépinière, les bras et les têtes qui manquent tant aujourd’hui.