L’ex-star du tennis investit dans un portail sportif allemand. Le match avec la concurrence s’annonce serré.
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C’est connu, le sport va constituer un des marchés les plus juteux d’Internet dans les années à venir. La Web-agency allemande Pixel Park et l’ancien bourreau des courts Boris Becker l’ont bien compris : ils se sont alliés pour lancer le 12 septembre prochain Sportgate, un portail dédié au sport. Le
joint-venture associe également la fédération sportive allemande DSB (Deutsche Sport Bund) et un groupe de business angels dont le nom n’a pas été révélé. Aucun des quatre partenaires ne possède de majorité franche. Pour sortir du lot, Sportgate se veut une plate-forme pour amateurs et acteurs du monde sportif, et compte agréger du contenu produit par les joueurs, les fans et les clubs.
Coup de promo ou retour gagnant ?
Créé en 3 mois par une équipe d’une cinquantaine de personnes, le nouveau venu, doté d’un budget de 20 millions de marks (environ 67 millions de francs), affiche clairement son ambition internationale. Pixel Park, dont les 320 employés sont implantés dans 11 pays, promet de pénétrer le marché en offrant une implication unique pour l‘internaute, notamment au niveau local et régional. Si les types de contenus interactifs sont encore secrets, la présence du DSB apportera sûrement une ouverture vers ses 26 millions d’adhérents de clubs. Quant au soutien de Becker, on assure que ce n’est pas un coup de promotion à (grands) frais, mais une vraie collaboration. Boum Boum Boris a en effet une part conséquente du capital de Sportgate via Boris Becker Marketing, son agence de management de contrats publicitaires créée l’année dernière. Cette dernière compte, avec la branche internationale (BBInternational), 200 employés et accueille dans son giron des sportifs comme l’avant-centre du Milan AC Andreï Schevchenko. Becker a participé à la conception du projet et devrait fournir une chronique régulière sur le site et, naturellement, servir de vitrine à Sportgate. On ne connaît pas les compétences multimédias du triple vainqueur de Wimbledon, mais il apparaissait récemment en internaute novice dans une publicité pour AOL Allemagne.
Sportgate contre Sport.de et Sport1
Pour atteindre ses objectifs (2 millions d’utilisateurs et introduction en Bourse en 2002), Sportgate devra se faire une place aux côtés de concurrents comme Sport.de et Sport1. Ce dernier, leader en Allemagne avec environ 70 % de parts de marché, suit de près le développement de Sportgate mais ne se veut pas inquiet. Lancé en novembre 1999 en partenariat avec les chaînes Sat 1, DSF et le magazine Sport Bild, Sport 1 affiche une fréquentation en hausse de 20 % par mois, avec 23 millions de clics mensuels (source IVW) pour 5,7 millions de visiteurs. S’il ne couvre que 15 sports contre 30 pour Sportgate, Sport 1 offre également des services interactifs aux internautes : forums, chats et jeux thématiques. Quant à ses liens avec les clubs, Sport 1 ne juge pas judicieux d’en faire son cœur de cible. En effet, si l’Allemagne compte 26 millions de licenciés, elle n’aura à la fin de l’année que 20 millions d’internautes, selon les prévisions officielles. Une chose est sûre : le marché, lui, a un avenir assuré.