Lors d’une conférence de presse, qui a eu lieu à Washington le mercredi 8 août, les entreprises de sécurité biométriques ont renouvelé leur intention de faire adopter une législation sur la protection de la vie privée.
La campagne de lobbying des compagnies américaines, leaders en matière de surveillance biométrique, continue. Le 25 juillet, deux compagnies américaines, Visionics, spécialiste des technologies d‘identification, et Bio Privacy, versé dans le consulting en matière de biométrie, lançaient officiellement une campagne pour l‘adoption d’une législation protégeant au mieux la vie privée de ceux qu’elles participent à surveiller. Mercredi 8 août, ces entreprises renouvelaient leurs intentions au cours d’une conférence de presse soigneusement organisée à Washington. Elles avaient convié, pour l’occasion, la Security Industry Association (et l’International Association of Chiefs of Police). L’objectif : discuter des mesures à prendre pour une utilisation raisonnée et respectueuse de la vie privée et des outils de biométrie.
Une question d’implication ou d’image ?
Cet intérêt soudain pour le respect de la vie privée ne survient pas au hasard. Il intervient en réaction à une opinion publique, soutenue par les associations de défense de la vie privée, de plus en plus méfiante vis-à-vis des dispositifs de surveillance biométrique. En prenant en compte les réticences populaires, les pros de la surveillance high-tech ne tentent-ils pas plutôt d’améliorer leur image ? "Non, nous voulons que l’éthique que nous nous imposons, nos principes de protection de la vie privée puissent servir à élaborer les bases d’une législation fédérale", assure à Transfert Frances Zelazny, la porte-parole de Visionics Corp. La compagnie est connue pour avoir mis en place un système de "vidéosurveillance intelligente" au moyen d’un logiciel de reconnaissance faciale, lors du dernier Superbowl américain. À cette occasion, les visages des spectateurs avaient été scannés à leur insu, puis comparés aux bases de données policières. Lors de la conférence du 8 août, le représentant de Visionics, cité par Reuters, a rappelé que de tels systèmes de reconnaissance "ne devraient pas être utilisés par la police ou des compagnies privées pour élaborer des profils à partir des citoyens innocents", avant de souffler qu’il "était temps d’arrêter de se préoccuper des possibles dérives pour commencer à parler des bénéfices réels de technologies comme la reconnaissance faciale". Ben voyons. Une fois, les réticences sur les techniques de surveillance biométrique évacuées, les associations de défense de la vie privée rassurées par l’adoption d’une réglementation, il sera temps de faire progresser le marché...