Le succès de l’émission Big Brother, transposée sur le Net en Allemagne, l’a transformée en phénomène économique. Elle fait la fortune de ses promoteurs, de ses sponsors et des vendeurs de produits dérivés.
Vous avez aimé Big Brother, l’émission de télé qui enferme des tas de gens ensemble pour les jeter en pâture à des millions de téléspectateurs ? Vous aimerez "Big Brother, le site". Les Allemands l’adorent à un tel point, cette émission sur le web, qu’ils ont conduit le site aux premiers rangs européens : 190 millions de pages vues lors de la diffusion de la première série, au printemps 2000. La seconde vague, lancée le 16 septembre dernier, démarre tout aussi fort : plus de 25 millions de hits au cours de la première quinzaine. Mais cette fois, Endemol Entertainement, la société hollandaise propriétaire du concept escompte presque doubler le score (300 millions de pages).
Permettre à des millions d’Allemands de mater de pauvres zigues empilés dans un container pendant cent jours , 24 heures sur 24, s’avère donc une activité extrêmement rentable. Le prix des bandeaux publicitaires explose, les sponsors se bousculent, les produits dérivés se multiplient.
Pas de petits bénéfices chez les sponsors
Alors que Yahoo, l’un des portails les plus visités d’Europe, vend ses bandeaux 120 francs pour 1 000 contacts, Big brother on the web oscille entre 180 et 270 F. Bénéfices attendus : environ 35 millions de francs, un record dans la catégorie. Pas de petits bénéfices non plus chez les sponsors. Les seize plus gros ont dû débourser plus d’un million de marks (plus de trois millions de francs) pour entrer dans l’univers enchanté... T-Online, la filiale Internet de Deutsche Telekom, gère les accès au site ainsi que les 12 caméras qui permettent de suivre l’activité des prisonniers jour et nuit. Mais, colossale astuce, toutes ne sont pas en accès libre : pour franchir le seuil de la douche et des chambres des cobayes, il faut... un accès ISDN (une connexion à débit rapide) que l’internaute peut, bien sûr, commander d’un simple click chez T-Online !
Un fauteuil club frappé du sigle BB
À la rubrique jeux, les sociétés k1010, Crazyclick ou Blitztrade se partagent l’exploitation du BB Quiz, de la BB Bourse et du cercle de paris BB. Enfin, dans le magasin Big Brother, on peut commander l’ensemble du mobilier, du container à la société Möbel Walther, en passant par le fauteuil club frappé du sigle Big Brother ou la baignoire en bois modèle BB. Sans oublier la vente des droits d’exploitation de T-shirts, tasses ou casquettes.
Chez BOL, librairie online de Bertelsmann et sponsor de la version n°1 de Big Brother, on estime que la coopération avec l’émission a permis de faire passer la notoriété de la firme de 14 % à 36 % (73 % chez les moins de 29 ans). Même satisfaction chez le courtier en ligne Fimatex : "Depuis le début de l’émission, nous avons enregistré une forte augmentation des passages sur notre site ainsi que des ouvertures de comptes", explique le directeur du marketing, Thomas Schmidt. Si l’on inclut les revenus publicitaires directs et ceux des produits et actions dérivés, comme les prestations artistiques, musicales, éditoriales ou commerciales des anciens participants au jeu, propulsés au rang de héros populaires, les dirigeants de Endemol Online espèrent atteindre un bénéfice comparable aux recettes publicitaires engrangées sur le petit écran allemand. Soit environ de 185 millions de francs. Un record pour un site Internet qui compte déjà sept petits frères en Europe et aux ...tats-Unis. Big Brother, THE big business.
Le site de Big Brother Allemagne:
http://www.bigbrother.de
Le site de la société Endemol Entertainement:
http://www.endemol.com