Le chercheur Jacques Cohen aurait créé les premiers bébés génétiquement modifiés. Le scientifique dément, mais la technique qu’il utilise soulève de nombreuses interrogations.
On connaissait les OGM, voici les BGM : les bébés génétiquement modifiés. Selon la BBC, Jacques Cohen, chercheur à l’Institut de médecine reproductive de St Barnabas, dans le New Jersey, serait à l’origine de la naissance d’une trentaine d’enfants dont certains gènes n’appartiennent ni à leur père, ni à leur mère.
Jacques Cohen développe depuis plusieurs années une technique de manipulations de cellules pour lutter contre la stérilité. Elle consiste à injecter du cytoplasme (un des constituants de la cellule, situé entre le noyau et la membrane), prélevé chez des femmes fertiles, dans les ovocytes (des cellules qui se transforment en ovules) de femmes qui ne parviennent pas à avoir d’enfants. Avec cette méthode, les scientifiques ne touchent pas au noyau de la cellule de la patiente à traiter, mais ils transfèrent néanmoins les mitochondries de " la donneuse " dans ses cellules. Or, les mitochondries, éléments du cytoplasme fournissant de l’énergie à la cellule, contiennent elles aussi des gènes. Les enfants nés à la suite de telles manipulations possèdent donc des gènes provenant de leur père, de leur mère et de la donneuse. Selon Jacques Cohen, on ne peut parler d’enfants génétiquement modifiés. Car les gènes des mitochondries sont identiques chez tous les individus. Sauf dans une petite zone, dite " région hypervariable ", dont les fonctions restent encore mystérieuses pour les chercheurs. Cette petite dose d’inconnu ne semble pas déranger outre mesure le chercheur. Ainsi, en septembre dernier, il reconnaissait que sa technique était " hautement expérimentale ". Ce qui ne l’avait pas empêché de l’utiliser pour donner naissance à 15 bébés.
De la théorie à la pratique
Le patrimoine génétique de ces enfants aura-t-il une influence sur leur développement ? Sur l’espèce humaine ? S’agit-il des premiers enfants clonés ? La naissance de ces enfants - aujourd’hui en bonne santé - soulève d’importante questions. "Techniquement, le clonage humain ne présente pas de difficultés, affirmait Jaques Cohen aux journalistes du NewsTimes en 1997. Mais à l’heure actuelle, il n’y a aucune raison de le faire." Quatre ans après avoir prononcé ces mots, Jaques Cohen a-t-il mis sa parole à exécution ? La réponse importe peu. Car, quelles que soient ses intentions, le scientifique semble tout de même avoir franchi un pas supplémentaire dans la création de bébés génétiquement modifiés.
L’article du New Times:
http://www.newstimes.com/archive97/...
L’article de la BBC:
http://news.bbc.co.uk/hi/english/sc...
L’Institut de Médecine Reproductive de Saint Banabas:
http://www.sbivf.com