Jusqu’à mercredi, Belfort aura des couleurs numériques. Interférences, le festival d’arts multimédia urbains, a installé ses écrans, ses robots et ses lasers à l’Atria. Ça bouge, ça crie, ça explique. Et en plus, c’est amusant.
M. Conansky, "humain cliquable 24h/24"Karine Portrait |
Il y a des cris, des râles, de longs néons rouges, bleus et d’imposantes tentures noires. Du mouvement dans chaque coin, des images qui clignent de l’œil et des formes à caresser. Nous sommes quelques pieds sous terre, dans les parkings de l’Atria, un centre de congrès à Belfort qui accueille le Festival des arts multimédia urbains. L’ambiance est feutrée. On se balade et on s’arrête, on veut comprendre et aussi être émus. Impression, bizarre et agréable à la fois, d’errer dans une sorte de parc d’attractions. Qui bouge, qui clique, qui affiche plein de couleurs. Les thèmes sont sérieux : on parle de communication et de l’impossibilité de communiquer, d’humanité et du vide, de plaisir et de l’Autre ou encore de rencontre et de solitude. Mais on s’amuse comme des gosses. On rit, par exemple devant ce M. Conanski, "
humain cliquable 24h/24", qui veut nous faire réfléchir sur l’interactivité qu’il juge détestable. Donc un écran, une souris et un spectateur cliqueur. Le visiteur clique et reclique sur une petite icône et, à chaque fois, une fille donne une claque à M. Conanski. Le spectateur cliqueur, sourit et sourit encore.
Gates, fabricant de fenêtres
Webcam en direct de La MadeleineKarine Portrait |
À l’étage au-dessus, un garçon interpelle une petite webcam qui troue un écran : "
Hé monsieur, arrêtez-vous et dites nous s’il pleut à Paris." Sur l’écran, des rues parisiennes, des passants et des voitures sont filmés en direct. C’est la rue de Madeleine, dans le 9e arrondissement. Mais les Parisiens sont pressés et les Belfortains attendent, font de grands signes avec leurs bras. Et se posent plein de questions. "
Dis, tu crois qu’il faut se mettre juste en face pour qu’ils nous voient ?" Suit un débat sur placement et caméra, sur Paris et Parisiens. Pas très loin, de grands cônes aux couleurs militaires ondulent presque sensuellement. On passe, on repassera souvent devant. Mais l’attraction qui attire le plus les curieux a pour nom "Convergence HomMach". Deux robots orange, sorte de bras animés dansant une gigue mécanique suivant l’activité cérébrale du visiteur. Chaque hémisphère "contrôle" un des robots. Fascinant.
En mezzanine, une fenêtre, une vraie, de celles qui s’ouvrent sur le ciel, s’activent quand on passe la main devant un capteur. Le monsieur qui fait ça est mexicain. Il paraît qu’il fait des fenêtres régulièrement. Et que c’est même son activité favorite. Sa définition de Bill Gates fait rêver : le PDG de Microsoft n’est rien de plus qu’un fabricant de fenêtres (Windows) qui a fait fortune. Des enfants, on vous dit.
Installation vidéoKarine Portrait |