Le tribunal de commerce de Paris autorise la société Axiome à prendre possession du service de lettres de diffusion Poplist. Louis Rouxel, son fondateur, se dit spolié.
À qui appartient Poplist ? Le service de gestion de listes de diffusions francophones est, selon une ordonnance du tribunal de commerce de Paris, la propriété de la société de services informatiques Axiome. Pourtant, Louis Rouxel, le créateur de Poplist en 1997, conteste cette décision. Il avait 14 ans, lors de la création. Il en a, aujourd’hui, 18 et revendique la propriété du service et de ses 5,2 millions d’adresses électroniques.
Paiement en mensualités
Retour en 2000. "À l’époque, raconte Louis Rouxel, j’ai voulu me séparer de Poplist, dont la gestion - bénévole - me posait pas mal de problèmes et me prenait beaucoup de temps. J’ai signé un contrat de cession à la société d’hébergement Digiweb en juin 2000." Quelques doutes sur la santé financière de Digiweb conduisent Louis Rouxel à préférer un paiement sur plusieurs mensualités, "moins brutal". "Le contrat signé stipulait que la cession de Poplist ne serait effective qu’une fois l’ensemble des versements perçus", assure-t-il. Mais, en mai 2001, Digiweb dépose le bilan, et interrompt de facto ses paiements à Louis Rouxel. Le tribunal de commerce de Paris prononce la liquidation judiciaire. Un appel d’offres est lancé pour la reprise de Poplist. L’entreprise Axiome emporte le morceau, avec pour but de remettre Poplist en service à partir du 23 juin. Et d’en faire un service payant d’ici le mois d’octobre 2001. Un service payant, sans publicité ni marketing direct, donc sans mails commerciaux non sollicités, jure le directeur commercial d’Axiome.
"Arrêtez de m’emmerder"
Mais Louis Rouxel, par ailleurs fondateur de Spliolist, un service de liste de diffusion, basé sur la technologie Poplist, ne compte pas en rester là. "Après la liquidation judiciaire, en mai, j’ai commencé à récupérer progressivement les adresses de Poplist, explique-t-il. Et puis soudain j’apprends, dimanche dernier, que l’ensemble a été vendu à Axiome. C’est visiblement une erreur des liquidateurs. Il faut arrêter de m’emmerder. Ce service est gratuit et il m’appartient." "Il y avait un appel d’offres pour Poplist. Notre offre a été retenue. Nous avons payé - cher - au mandataire, tempête Philippe Gueniche, le directeur général d’Axiome. Nous avons reçu une ordonnance du tribunal de commerce et du juge commissaire. Nous sommes aujourd’hui seuls et uniques propriétaires de droit de Poplist. Louis Rouxel doit régler ses problèmes avec Digiweb, ces derniers ne nous regardent pas."
Au plan juridique, Louis Rouxel peut encore, théoriquement du moins, faire entendre sa voix. "L’ordonnance a bien été signée par le juge commissaire. Mais cette décision n’a rien de définitif, souligne ainsi le mandataire du tribunal de commerce, maître Thoux. Elle doit ensuite être déposée au greffe du tribunal. Dès lors, n’importe qui peut faire opposition, dans les dix jours, et éventuellement déclencher une procédure d’appel." "Je n’ai jamais vu, dans les archives de la procédure de liquidation, une telle chose se produire, tranche Philippe Gueniche d’Axiome. Je pense que tout cela n’est qu’une machination médiatique."