transfert.net./ Avec Open Source 2, le multimédia s'expose dans l'ancien temple de l'opérette

Les arts numériques s’approprient peu à peu le site de la Gaîté Lyrique, à Paris. Du 6 au 22 juin, Open Source 2, deuxième édition d’une exposition-parcours multimédia, y invite "à la rêverie, à l’imaginaire et aux fantasmes".

A la Gaîté lyrique, le collectif BÜRO propose des duos électroniques (DR)

L’ancien temple de l’opérette, que dirigea Jacques Offenbach, avait été transformé dans les années 1980 en un parc d’attractions baptisé la "Planète magique", avant de fermer de nouveau ses portes pendant une dizaine d’années. Réouvert lors de la première manifestation "Nuit blanche", organisée par la Mairie de Paris en octobre 2002, le lieu montrait les restes de cette "Planète magique" qu’hantaient encore Ulysse 31, l’Inspecteur Gadget ou les héros des Mystérieuses cités d’or.

La Mairie de Paris veut faire de "la Gaîté" un centre parisien de la création numérique. L’an dernier, elle a confié à la société Stream-tease de Pierre Bongiovanni, directeur du Centre international de la création vidéo Pierre Schaeffer (CICV) le soin d’animer le lieu. Dans le cadre d’une mission de "préfiguration", qui permettra de déterminer la forme définitive du centre en 2006, une série d’expositions met ainsi en avant depuis mars dernier de jeunes créateurs multimédias.

Les vastes volumes de l’ancien parc d’attractions abritent ce mois-ci la douzaine d’installations d’Open Source 2. Ni tout à fait squatt, ni tout à fait musée, le nouvel espace d’exposition cherche son identité du côté d’artistes comme Alexandra Chevillotte (Playhouse), Magali Desbazeille (Key+Words) ou le collectif "Music2eye" (NOEMI).

D’intérêt inégal, cette sélection de "jeunes créations" mobilise l’informatique et la vidéo. Le public peut également assister dans le foyer de l’ancien théâtre aux duos de musique électronique proposés par le collectif BÜRO.

Après la "génération Casimir", place aux jeunes !

Une vue de Key+Words, de Magali Desbazeille (DR)

Pour se plier aux conditions posées par la préfecture et ouvrir le lieu au public, l’équipe d’animation de Pierre Bongiovanni (Lire son interview) a dû faire procéder à une stricte mise aux normes et condamner les deux-tiers des 10 000 m2 de l’ancien parc d’attractions. On ne retrouvera les vestiges de la Planète Magique que dans les photographies des étudiants de l’ENSAD, l’installation Mémogrammes de Marco Bellini, et le film Memorandum 1, concocté par les animateurs de la nouvelle Gaîté.

Selon Anne Roquigny, coordinatrice du chantier d’animation de la Gaîté, "la réouverture de la Planète magique a attiré un large public que sa première visite a sensibilisé à la création numérique". A présent, l’équipe devra séduire le public sans l’aide des héros de la "génération Casimir" qui s’effacent devant la jeune création.

Du 19 septembre au 3 octobre, Open Source 3 présentera de nouvelles installations et une série de concerts de musique électronique organisée cette fois par le collectif Made in Boat, issu de la première équipe artistique du Batofar.

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