Au Canada, la question du sexe et de la violence sur le web se pose. De façon intelligente.
Le Canada n’est pas la France. On le savait. Branché depuis des années, le gouvernement canadien qui parle et le français et l’anglais, vient de publier un document. Ça s’appelle "Le contenu illégal et offensant diffusé dans Internet". Sous-titre : "Stratégie canadienne pour l’utilisation sécuritaire, prudente et responsable d’Internet". Sans équivalent chez nous. Mais accessible, via le Web, à tous les internautes. Le document, lancé conjointement par les ministères de l’Industrie et de la Justice et coordonné par Industrie Canada, tient en une vingtaine de pages. Et fait il s’agit d’un point plutôt intéressant sur les contenus illégaux en ligne et sur ceux, légaux, qui pourraient choquer certaines âmes sensibles. En particulier, les enfants.
Code de conduite
Concernant les contenus illégaux, le gouvernement ressort un rapport publié en 1999, qui préconisait de ne pas légiférer spécifiquement pour le Web. Rappelant une évidence : "Ce qui est illégal en dehors du réseau Internet l’est également en ligne." Et préconisant l’auto-réglementation, en renvoyant à leurs responsabilités les fournisseurs d’accès, qui se doivent "d’instaurer des pratiques exemplaires". C’est-à-dire traitement des plaintes, coopération avec les autorités responsables et respect des lois canadiennes. D’ailleurs, depuis 1996, l’Association canadienne des fournisseurs Internet (ACFI) fait signer à ses membres un code de conduite. Avec notamment ce point : "les membres de l’ACFI n’hébergeront pas sciemment de contenus illégaux. Dans ce but, les membres de l’ACFI partageront l’information relative à de tels contenus".
Contrôle parental ou électronique ?
Pour les bambins devant l’écran, le gouvernement hésite entre contrôle parental et contrôle électronique. Pour finir par mélanger les deux. Un récent test effectué par l’Union des consommateurs aux ...tats-Unis a épinglé six logiciels de filtrage parmi les plus vendus. Et montré leur inefficacité. N’empêche, selon un dernier sondage, les parents canadiens s’inquiètent des "contenus inappropriés" pour leurs enfants. Et 17 % ont installé un logiciel de filtrage sur l’ordinateur familial. À ce sujet, le document publié par le gouvernement canadien se veut pédagogue : "Bien que les outils de filtrage, de blocage et autres puissent offrir une certaine protection, ceux-ci sont conçus pour appuyer - et non remplacer la participation des parents." Notamment sur le chapitre délicat des données personnelles livrées par les enfants lors de leur surf. Aucun logiciel de filtrage n’y fera rien. Le gouvernement, lui, croit à la formation. Notamment par le Réseau ...ducation Médias, organisme non gouvernemental, qui a mis en place tout un programme pour sensibiliser les jeunes "aux défis et enjeux" qui se posent à eux "dans la découverte d’Internet". Apprendre à éviter les sites siglés "Adulte". Apprendre aussi à ne pas divulguer des informations confidentielles.
Site du guide édité par le gouvernement canadien:
http://brancher.gc.ca/cyberaverti/i...