L’aide aux victimes des attentats s’organise sur le Net, via des sites qui abandonnent parfois leur vocation première pour participer à un grand effort de solidarité.
Depuis les attentats inimaginables mais pourtant bien réels, qui ont eu lieu mardi 11 septembre aux Etats-Unis, la mobilisation des citoyens américains est générale...Et sur tous les fronts. Sur le terrain, les volontaires affluent pour aider les victimes. Sur Internet la mobilisation s’est aussi organisée. Tous les journaux américains en ligne se consacrent, sans exception, à ces événements tragiques à coup d’éditions spéciales. Même, les magazines habituellement spécialisés dans l’information techno, comme (Slashdot.org) , ont bouleversé leur contenu. Délaissant l’information pour s’intéresser aux victimes, quelques sites Web ont réquisitionné une partie de leur bande passante pour établir des listes de personnes recherchées par leur famille.
Auteur de science fiction à la rescousse
« Quelqu’un a-t-il des nouvelles de Ann McGovern, elle travaille au 96ème étage de la tour 1 ? », « Brian, où est tu, appelles nous ! », « Chris, si tu es ok, fais-le savoir à Joey Werner à Louisville, envois lui un email à... ». Ils sont, comme cela, des centaines sur le site shunn.net à rechercher des nouvelles d’un proche ou d’un ami. Le site n’émane pourtant pas du gouvernement américain mais de l’initiative inspirée de William Shunn, un auteur de science fiction. Pour l’écrivain, la réalité dépasse aujourd’hui la fiction. Et le site qui lui sert habituellement de vitrine, s’est mué en plate-forme d’avis de recherche. Mardi dès 10 heures, peu après l’effondrement des deux tours new-yorkaises, l’auteur a décidé de réquisitionner une partie de son site pour permettre aux internautes de poster des messages à l’intention de personnes dont ils sont sans nouvelles. En l’espace d’une journée, des milliers de personnes se sont connecté sur le « New York City Bombing Check-In
Registry » , le service d’enregistrement de son site. Si bien qu’en fin de journée, le service, saturé, a du être arrêté. « Ce site n’a pas été prévu pour enregistrer autant de visites, la bande passante allouée par mon fournisseur d’accès était au bout de ses capacités. J’ai donc fermé ce service » explique aujourd’hui le webmestre sur ses pages. En attendant le webmestre se félicite d’avoir pu aider un peu. « Grâce au site, des amis m’ont dit qu’ils avaient su que Ellie Lang, qui réside à côté du World Trade Center, allait bien. Ils n’avaient pas réussi à la joindre sur son téléphone portable » commente William Shunn. Son site, renvoi maintenant sur une liste de liens proposant la même aide que lui.
Le portail prodigy.net a mis en ligne une liste « I’m Okay master list » = « je vais bien », sur laquelle, les employés sortis sains et sauf du World Trade Center peuvent rassurer leur famille (http://okay.prodigy.net/) . Une recherche par noms de famille dans l’ordre alphabétique est également possible, complétée par une recherche dans les trois Etats, touchés par les attentats (Washington, Pittsburg, New York). L’Université de Berkeley héberge, elles, un site proposant le même genre de service au moyen d’un moteur de recherche pour personnes disparues (http://safe.millennium.berkeley.edu
) . Essentiellement alimenté par les internautes, le site ne garantit pas toutes les informations qu’il publie. Nourri de la même façon, le web guide touristique, NY.com, a reconverti l’une de ses rubriques pour établir une liste des « survivants du World
Trade Center » . Plus de 3000 noms s’égrènent ainsi le long de ces pages avec, à leur côté, la mention « sain et sauf », « blessé » ou « état critique »...