Au Canada, une compagnie d’assurance affirme qu’elle utilisera bientôt les informations génétiques de ses clients. Motif invoqué : évaluer "au mieux " le profil des assurés. Avec le risque du pire...
L’annonce est passée presque inaperçue de ce côté de l’Atlantique. Début juillet, la Royal and Sun Alliance annonçait qu’elle utiliserait, dès que possible, les informations génétiques concernant ses clients. Larry Sinclair, un des pontes de cette compagnie d’assurance canadienne, l’a expliqué, on ne peut plus clairement : "Si une personne se soumet à des tests qui montrent qu’elle a des prédispositions pour une maladie génétique, nous aimerions en être informés." Sur ce terrain miné, la Royal and Sun Alliance s’aventure avec prudence. Les réactions ne se sont d’ailleurs pas faites attendre. Interviewé par le quotidien Ottawa Citizen, David Barber, le président de l’Independant Life Insurance Brokers of Canada, a exprimé son malaise devant de telles déclarations : "Les sociétés d’assurance pourraient alors refuser des personnes à risque génétique. La situation peut devenir dangereuse si ce pays ne se dote pas d’une législation anti-discrimination. "
Cinq ans de répit pour la France
En France, la question ne se pose pas encore. En tout cas pas avant 2004. L’année dernière, les assureurs se sont engagés pour cinq ans à ne pas faire du test génétique une condition d’assurance, à ne pas demander les résultats de test subi et à ne pas en tenir compte si ces résultats sont fournis spontanément. Quatre années pour réfléchir et ne pas laisser les prouesses technologiques décider à la place des politiques... "Tout dépendra de l’évolution des recherches en la matière, tempère un spécialiste de l’assurance. Contrairement au discours ambiant, je crois que plus la recherche génétique avancera, plus nous serons dans l’incertitude et la complexité." Et d’ajouter, un rien provocant : "Pour bien assurer, il faut avoir le minimum d’informations. Donc, pour les assureurs, les tests génétiques relèvent plutôt du cauchemar que du rêve."
Optimisme ou tentative d’apaisement ? Certains sont, en tout cas, plus prosaïques. Comme Franz Verles du Comité européen des assurances (CEA) : "Les techniques de demain, et notamment la carte génétique, permettront aux assureurs de connaître bien mieux la santé des souscripteurs." Avec le risque de sélectionner les bons codés des mauvais.
http://www.cea.assur.org/cea/v1.1/sommaire.msql
http://www.cea.assur.org/cea/v1.1/s...
Un très bon article sur la question:
http://www.monde-diplomatique.fr/20...
http://www.royalsunalliance.ca/rsa/
http://www.royalsunalliance.ca/rsa/
L’article de l’
Ottawa Citizen:
http://www.ottawacitizen.com/nation...