Le patron de LVMH vient d’annoncer l’entrée du groupe présidé par Gérard Mestrallet dans le capital de son fonds d’investissement privé dans le Net.
Vivendi était, dit-on, sur les rangs. Mais c’est finalement avec son grand rival historique, le groupe Suez-Lyonnaise des Eaux, que Bernard Arnault va marier ses activités sur Internet. Gérard Mestrallet et Bernard Arnault l’annonceront, ce lundi 20 novembre, lors d’une conférence de presse dans un grand hôtel parisien.
25 millions d’euros de pertes
Avec 500 millions d’euros en 1999, et 404,7 millions d’euros sur les neuf premiers mois de 2000 (+35%), la branche communication de Suez-Lyonnaise des Eaux ne représente que 1,6% du chiffre d’affaires du groupe (31,5 milliards d’euros en 1999), dont le gros des résultats est encore réalisé dans trois autres "métiers" : l’énergie, l’eau et la propreté. Mais ses actifs dans la communication, évalués à 6 milliards d’euros, représentent 15% de ceux du groupe. Composé de participations dans M6 (36%), TPS (50%), Noos (50,1%), Paris Première (65%) et Coditel (80%), ce pôle communication enregistre des résultats contrastés. Si M6 et Coditel, réseau de télévision par câble en Belgique et au Luxembourg, ont enregistré au total 56 millions d’euros de bénéfices, les activités câblées (-39 millions d’euros) et par satellite (-42 millions d’euros, pour TPS), ont conduit cette branche à enregistrer 25 millions d’euros de pertes. Certes, les résultats intermédiaires publiés récemment laissent entrevoir une embellie, grâce notamment à la montée en charge des abonnements à TPS et aux progrès de Noos. Mais de lourds investissements restent à prévoir : Suez, déjà associé au groupe Arnault dans Firstmark, détenteur depuis cet été d’une licence nationale pour l’Internet rapide via la boucle locale radio, s’est allié à l’Espagnol Telefónica pour décrocher en France une licence d’opérateur de téléphonie mobile UMTS.
Fortunes inégales pour Arnault
De son côté, Bernard Arnault a investi en propre et via europ@web, créée en avril ,1999, plus de 500 millions d’euros dans une cinquantaine de dotcoms. Avec un bonheur inégal : si la faillite de boo.com ou le report régulier du lancement de Zebank ont fait couler beaucoup d’encre, certaines de ses participations, dans QXL, artprice.com, Netvalue, excite@home, Ebay, sportal, ou Webhelp par exemple, recèlent sans doute quelques coquettes plus-values. Reste à savoir quel sera le périmètre de l’accord conclu. Selon le Nouvel Observateur, Bernard Arnault conserverait la majorité d’europ@web. Et Suez-Lyonnaise aurait préféré que Liberty Surf, le fournisseur d’accès dont europ@web détient 37%, soit tenu à l’écart.