L’organisation mondiale de la santé se mobilise en prévision d’une éventuelle guerre chimique ou biologique. Quitte à susciter l’inquiétude.
"Riposte à l’usage des armes biologiques et chimiques" : le titre qui fait la Une des différents sites internationaux de l’Organisation Mondiale de la Santé, a de quoi inquiéter. "Les ministères publics de la Santé pourraient demander à des experts nationaux ou internationaux d’élaborer des plans d’urgences pour riposter, en cas de présomption, à l’utilisation délibérée d’agents infectieux ou de produits chimiques, annonce l’article. À cette fin, ils consulteront, le cas échéant, une version préliminaire du rapport technique de l’OMS "Santé publique et armes chimiques et biologiques"". La formule est alambiquée, mais traduit bien la crainte qui a saisi le monde entier depuis les récents attentats aux ...tats-Unis. Si l’OMS a choisi de mettre cette information, à toutes fins utiles, à la Une de ses sites, ce n’est évidemment pas par hasard.
Des masques à gaz très tendance
"En premier lieu, je dois dire que n’avons pas d’informations particulièrement inquiétantes ou alarmistes, tempère Iain Simpson, porte parole de l’organisation internationale. Nous n’avons pas sorti cette information parce que nous sommes au courant de quoi que ce soit, mais à la demande de certains gouvernements qui nous ont posé la question : "comment se prémunir en cas d’attaque bactériologique ?"" Quels gouvernements ? On ne le saura pas. Qu’importe : la crainte de ces pays témoigne de celle des citoyens, confirmées par le portail américain Lycos. Celui-ci affirme que, depuis le 11 septembre dernier, les requêtes concernant les masques à gaz ont été multipliées par 5 000, ce qui les place au quatorzième rang des sujets les plus demandées. "Nous devons être préparés à ce que des gens soient contaminés de façon délibérée par des agents biologiques ou chimiques", a par ailleurs déclaré, lundi dernier à Washington, Gro Harlem Bruntland, la directrice générale de l’OMS, lors d’une réunion des ministres de la Santé des pays du continent américain.
Dépister tout type d’épidémie
Des propos encore une fois atténués par Iain Simpson : "Nous n’avons rien mis en place de particulier, insiste ce dernier. À l’OMS, nous avons un réseau de surveillance chargé de dépister tout type d’épidémie, qu’elle soit naturelle ou délibérée. Il s’agit d’un réseau global, à la fois national et international. Nos informateurs surveillent en permanence les médias. En cas d’information ou de rumeurs, nous vérifions instantanément le bien-fondé du rapport. Dans tous les cas, nous avons une équipe d’épidémiologistes prêts à partir dans les 24 heures." Ainsi, en ce moment, l’OMS procède à la vaccination urgente de trois millions de personnes à Abidjan, pour faire face à une épidémie de fièvre jaune en zone urbaine. Il n’empêche : ce soudain besoin d’informations sur les armes chimiques inquiète autant que l’intitulé du fascicule mis par l’OMS à la disposition des gouvernements : "Santé publique et armes chimiques et biologiques". Tout un programme.
http://www.who.int/home-page/index.fr.shtml
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